Réagissant aux déclarations des capitales occidentales lui intimant «l'ordre» de passer une «transition immédiate du pouvoir en Egypte», le régime Moubarak refuse de se plier ou de tendre une oreille attentive à la mobilisation internationale solidaire du peuple égyptien dans sa révolte. «L'Egypte refuse les appels à une transition immédiate du pouvoir», a déclaré, hier, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, après des appels incessants, de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis, au pouvoir égyptien. Et d'abonder dans le même sens, que «ce que disent des parties étrangères sur une période de transition commençant immédiatement en Egypte est refusé». Et de poursuivre: «Il est très regrettable de voir des pays étrangers occidentaux comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, et même la Turquie, qui se cherchent un rôle en toute circonstance, fourrer leur nez dans les développements en Egypte». Allant plus loin dans sa déclaration, il qualifie l'appui de la communauté internationale à la révolte des Egyptiens d'ingérence. A ce sujet, il a indiqué que: «ces pays se sont permis d'une manière osée et sans précédent de parler au nom du peuple égyptien et d'adopter les revendications de certaines parties. C'est une chose totalement rejetée par l'Egypte, le gouvernement et le peuple.» Cependant, cette déclaration du porte-parole du régime Moubarak vise, selon bon nombre d'analystes, à enflammer la situation intérieure en Egypte, sachant déjà que plus d'un million de personnes ont défilé, mardi dernier, à travers le pays pour exiger son départ, alors qu'une autre marche plus grandiose est prévue pour demain. Une marche baptisée: «Marche pour le départ de Moubarak». Faisant face un mouvement de contestation exigeant son départ immédiat, après 9 jours de mobilisation, le chef de l'Etat égyptien s'est montré indifférent aux revendications de son peuple, jugées pourtant légitimes par la hiérarchie militaire d'Egypte et la communauté internationale. Pourtant, le «tout puissant» Barack Obama a fait savoir, hier, qu'il était clair et précis dans sa discussion avec le président égyptien, en lui demandant de mener, sans attente aucune, «une transition politique pacifique et calme». Néanmoins, la tête du régime égyptien ne s'est pas, semble-t-il, soucié des «recommandations» de la Maison- Blanche et non plus de l'Union européenne lui suggérant d'agir le plus vite possible «pour réaliser la transition politique demandée par les manifestants».