Washington, Paris, l'UE, l'ONU demandent aux autorités égyptiennes d'être à la hauteur des aspirations du peuple. Après la Tunisie, l'Egypte fait l'actualité. Les yeux de l'opinion internationale sont braqués sur le Caire. Au quatrième jour de la contestation populaire, les capitales occidentales ont réagi en appelant le pouvoir de Hosni Moubarak à respecter la volonté du peuple. Mieux encore, certaines dirigeants occidentaux ont averti le pouvoir en place de ne pas avoir recours à la violence. A partir de la Suisse, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a invité les autorités politiques égyptiennes à être à la hauteur des aspirations du peuple égyptien. Que les dirigeants égyptiens considèrent cette situation comme une «opportunité à s'engager sur les moyens de répondre aux aspirations légitimes de leurs peuples», a-t-il déclaré. En assurant qu'il suit de près le développement des événements dans ce pays, M.Ban a incité les dirigeants à «s'assurer que la situation dans cette région, particulièrement en Egypte, ne doit pas et ne devra pas conduire à davantage de violence», a-t-il déclaré. Sollicité sur le blocage de l'Internet dans ce pays, il a répondu que la liberté d'expression doit être «totalement respectée». Washington a, de son côté, appelé à ne pas avoir recours à la violence et à se montrer attentif aux besoins de la population égyptienne. C'est le président des Etats-Unis, Barack Obama, lui-même, qui s'est exprimé sur cette question. «La violence n'est pas une solution aux problèmes en Egypte», a indiqué le président, en réitérant l'appel des autorités américaines à ce que les manifestants puissent s'exprimer librement. Et d'avertir, clairement, les autorités égyptiennes: «Le gouvernement doit faire attention à ne pas avoir recours à la violence...». La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a demandé au gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour réfréner les forces de l'ordre. «En tant que partenaires, nous croyons fermement que le gouvernement égyptien doit dialoguer immédiatement avec le peuple égyptien pour mettre en oeuvre les réformes économiques, politiques et sociales nécessaires», dit-elle. La chancelière allemande Angela Merkel a appelé Moubarak à «autoriser les manifestations pacifiques». «Cela ne sert à rien d'enfermer les gens et de limiter les canaux d'information, nous devons parvenir à un dialogue pacifique», a-t-elle dit. «La stabilité du pays est d'une grande signification mais pas au prix de la liberté d'opinion», a-t-elle souligné. La France n'est pas restée, de son côté, passive à ce qui se passe en Egypte. Paris a appelé les autorités égyptiennes à respecter la liberté d'expression et à rester attentive «au sort des centaines de personnes arrêtées à la suite des manifestations des derniers jours», a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères. «Nous attendons des autorités et pouvoirs publics concernés que soient effectivement respectées les libertés publiques, notamment la liberté d'expression», a affirmé, lors d'un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. Ce dernier a indiqué que son pays reste attentif quant au respect des libertés individuelles et publiques. «Il s'agit là d'un élément important du dialogue et de la coopération qu'entretiennent l'Union européenne et l'Egypte». Paris a exprimé son inquiétude, notamment, sur le sujet des centaines de manifestants arrêtés lors de quatre jours de révolte. «Nous sommes enfin attentifs au traitement et au sort des centaines de personnes arrêtées à la suite des manifestations des derniers jours», a-t-il précisé encore. De son côté, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a demandé aux autorités égyptiennes de «respecter» le droit de leurs citoyens à manifester pacifiquement pour défendre leurs droits. Au niveau national, ce sont les partis politiques «opposants» qui se sont acharnés contre la réponse réservée aux manifestants par le pouvoir de Moubarak. Ce sont les Frères musulmans, l'opposant Mohamed El-Baradei et le Mouvement du 6 avril, un regroupement de jeunes hostiles au régime du président égyptien, Hosni Moubarak.