L'Algérie voudrait porter à 15% la part de l'énergie solaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025. Doté d'un pactole situé entre 90 et 120 milliards de dinars, le programme ambitieux et plein de promesses d'utilisation des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) en Algérie, devra s'étaler jusqu'à l'horizon 2030. Les pouvoirs publics vont faciliter la mobilisation de plus de 50 milliards de DA de crédits bancaires à des conditions avantageuses, pour permettre la réalisation des unités expérimentales nécessaires. Intervenant hier, lors d'une conférence-débat organisée sur ce thème au Centre de presse du quotidien El Moudjahid, à laquelle ont pris part de nombreux spécialistes en tant que participants ou intervenants. Comme introduction, le directeur du Cder (Centre de développement des énergies renouvelables), Maiouf Belhamel, a précisé que trois étapes importantes ponctueront ce programme énergétique tant attendu par les nombreuses populations isolées ou enclavées à travers l'ensemble du pays. Ainsi, l'on compte parmi elles, notamment celles vivant dans l'Extrême Sud et dans les Hauts-Plateaux. Lourdement et fortement marquée par une dépendance excessive vis-à-vis d'une monorichesse que sont les hydrocarbures, l'Algérie, membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), est considérée à tort comme pays potentiellement «riche et pollueur». La création d'une véritable dynamique de promotion des ressources énergétiques renouvelables, s'impose d'elle-même afin de préparer l'après-pétrole et s'inscrire à l'avant-garde des pays protecteurs de l'environnement luttant contre les émissions de gaz à effet de serre. En termes de coût, M. Belhamel a indiqué que le dispositif financier du programme permettra de produire de l'électricité à un prix abordable pour les futurs utilisateurs habitant les régions évoquées, qui ne sont pas connectées au réseau national de distribution d'électricité. Cet investissement important inclura les financements consentis par les pouvoirs publics en plus de ceux à réaliser dans le cadre de partenariats avec des opérateurs étrangers publics ou privés, a indiqué pour sa part le consultant dans les ENR et ancien cadre au ministère de l'Energie et des Mines, Khaled Boukhelifa. Ce projet qui, rappelons-le, avait été approuvé jeudi par le Conseil des ministres, prévoit un financement de 14 milliards de dinars pour les trois prochaines années dont deux milliards de DA pour la réalisation des études et 12 milliards nécessaires à la subvention de l'électricité, qui sera produite par les réalisations expérimentales d'ENR. L'Algérie voudrait porter à 15% la part de l'énergie solaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025 sachant que 50% de l'énergie solaire produite dans le monde utilise la technologie allemande. Pour rappel, l'Allemagne est engagée dans la construction d'une tour solaire dans la ville nouvelle de Sidi Abdellah et plusieurs délégations allemandes se sont déplacées en Algérie pour accompagner les décideurs algériens dans ce projet. De plus, l'Allemagne présente en Algérie sur le projet de la centrale hybride gaz-solaire, en cours de réalisation à Hassi R'mel. Toujours dans cette otique de développement des énergies nouvelles-renouvelables et non polluantes, signalons que les 15es «Journées internationales de thermique» sont prévues les 24, 25 et 26 septembre 2011 à Tlemcen. Ayant pris en charge à titre institutionnel la transition énergétique, le Programme national d'énergies nouvelles et renouvelables ainsi que la politique d'économie d'énergie ont été adoptés par le dernier Conseil des ministre réuni sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika, président de la République. Cependant, a averti le directeur du Cder, Maiouf Belhamel, les trois technologies de production électrique, à savoir thermique, solaire et éolienne, doivent être testées et le rapport prix-qualité apprécié. Il a également insisté sur la formation de base des 100.000 emplois qui vont être créés dans le domaine des ENR.