L'ampleur de la catastrophe du 10 novembre a amené le gouvernement à engager un travail pour la réactualisation et «une adaptation judicieuse» du plan Orsec national dans toutes ses dimensions: de l'unité industrielle au national, en passant par les niveaux communale, de wilaya et régional. Des équipes issues de plusieurs secteurs d'activité s'y attellent déjà en collaboration avec des spécialistes de la direction générale de la Protection civile et des responsables du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Ce travail se fait de manière réfléchie et méthodique», a indiqué auparavant le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Zerhouni Parmi les actions à entreprendre, figurent l'élaboration «d'une carte nationale des risques majeurs la plus finie qui soit», l'évaluation des ressources matérielles (engins, équipements divers, moyens de secours) disponibles et susceptibles d'être mobilisés dans le cas d'une catastrophe dans chaque unité industrielle, commune, daïra, etc. Cet inventaire est «absolument impératif», insiste-t-on au ministère de l'Intérieur, car il permet de «faire le point» après la dissolution des entreprises publiques locales en 1994 et la vente ou la cession de leurs matériels. Un intérêt spécial sera aussi accordé au développement et à la promotion de la «culture du risque». Ce travail, qui s'articulera autour de l'école, des médias, des associations, devra permettre aux citoyens de savoir comment agir face à un séisme, une inondation, un incendie, etc. Il faut dire que rarement depuis l'indépendance, les aptitudes nationales en matière de gestion de catastrophes naturelles, n'ont été soumises à une évaluation «critique», comme ce fut le cas dans les jours qui ont suivi le «samedi noir». On rappelle qu'en pleine catastrophe alors que les secouristes luttaient contre les eaux et la boue, les premières critiques ont surgi sur la gestion du drame. Mustapa El-Haribi, directeur général de la Protection civile, a été le premier à engager le débat. Il a dénoncé certaines lacunes dans la mise en branle du plan Orsec, les équipes de la Protection civile ayant éprouvé beaucoup de mal à organiser au mieux et dans les conditions appropriées les premiers secours Entre autres carences, les communes avaient fait montre d'une gestion catastrophique des plans Orsec locaux. Des lacunes de type logistique ont été relevées dans le domaine des travaux publics et des transports. Ce qui a nécessité l'intervention de l'Armée nationale populaire pour pallier ces carences.