l'introduction dans le tissu social de «la culture du risque» est bénéfique à plus d'un titre. Le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, a annoncé la réactualisation du plan Orsec national destiné à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles et technologiques, à l'issue de sa participation à la conférence intergouvernementale sur les risques majeurs tenue jeudi à Bandol (France). Le ministre avait insisté que ce travail de réactualisation doit se faire «de manière réfléchie et méthodique». A cet égard, il est à rappeler que le plan Orsec national a été élaboré en 1985. Au lendemain des inondations de novembre 2001, l'insuffisance de ce plan avait suscité des discussions sur la capacité nationale de gestion et de prise en charge des situations d'urgence. Le bilan du sinistre, faut-il le rappeler, était chiffré à plus d'un millier de morts et d'importants dégâts matériels avaient été enregistrés. M.Yazid Zerhouni a souligné qu'il va falloir opérer par étapes de manière à concevoir un plan Orsec pertinent et à améliorer le système de prévention et de gestion de catastrophes naturelles. La première étape, selon le ministre, consiste à établir une carte nationale des risques majeurs «la plus fine qui soit». Dans une seconde étape, ajoute le ministre, il sera procédé à l'évaluation des ressources humaines et matérielles (engins, équipements divers, moyens de secours) disponibles et susceptibles d'être mobilisées dans le cas d'une catastrophe. Sur ce point, il faut signaler que la dissolution des entreprises publiques locales en 1994 avait entraîné la vente ou la cession du matériel, ce qui n'a pas permis d'avoir une idée exacte des ressources matérielles disponibles. Et c'est justement grâce à la réactualisation de ce plan Orsec que le gouvernement prévoit de recourir aux moyens du secteur privé, car la nécessité de mobiliser rapidement les équipements dès les premiers moments de la catastrophe (bulldozers, véhicules...) devient vitale. Cette mobilisation sera garantie grâce à un dispositif juridique qui sera mis en place. Par ailleurs, l'introduction dans le tissu social de «la culture du risque» est bénéfique à plus d'un titre. L'histoire des risques majeurs à l'étranger (Europe central, sud-ouest de la France, séisme de Kobe au Japon) a montré que la maîtrise des premiers secours était loin d'être évidente. En effet, la rupture des moyens de communication (routes, voie d'accès, téléphone...) augmente le risque de voir les populations isolées dès les premiers moments et ce, quel que soit le degré d'organisation. La préparation appropriée de la population aux catastrophes devient alors très importante. Au ministère de l'Intérieur et à la direction générale de la Protection civile, il est dit qu'il est vital d'apprendre aux citoyens comment agir face à un séisme et les précautions à prendre. Le gouvernement vient d'ailleurs de mettre en branle un chantier auquel il attache «la plus grande importance». Il s'agit d'une action d'envergure pour préparer les enfants à faire face aux catastrophes en les familiarisant avec des notions «élémentaires, mais très efficaces» de secours. Cette action, prévue durant l'année scolaire en cours, sera intégrée dans le programme scolaire. Il est prévu également le lancement, à Aïn Temouchent, de la première «radio risque» algérienne qui diffusera des informations relatives aux prévisions météorologiques, feux de forêt, inondations et des conseils pratiques.