Plusieurs centaines d'étudiants ont afflué hier, vers le siège du département de l'enseignement supérieur venant des différentes Ecoles supérieures d'études spécialisées d'ingénieurs d'Alger. Dépêchés en cette circonstance, une dizaine de camions de CNS quittent les lieux sous les clameurs et les sifflements nourris de la foule nombreuse. Brandissant, une copie du décret «de la honte», comme le qualifiaient les pancartes portées par les manifestants, trois jeunes étudiants de 4e année en ingéniorat de l'Ecole nationale préparatoire de statistiques appliquées (Enps), s'indignent du «rabaissement de leur diplôme sur le classement déterminé par le décret présidentiel numéro 10-315 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires». «Ya li l'aâr wizara bla karar, littéralement: quelle honte! Un ministère sans prérogatives!», scande à tue-tête la foule brandissant une mosaïque de pancartes. «8=5, logique algérienne», «ingénieur = licence + master II sinon el-harga», sont entre autres slogans affichés par les étudiants en colère. «Par quel mérite les énarques ou les diplômés de l'Ecole nationale d'administration sont mieux classés que tous les ingénieurs des Ecoles supérieures spécialisées?», regrettent Farid et ses trois compagnons, étudiants à l'Enps. Actuellement, «on n'a que 6 étudiants issus du système classique, inscrits aux études de postgraduation», nous apprennent-ils ajoutant que la «préoccupation de l'administration est d'en finir avec l'ancien système, quitte à laisser des milliers d'étudiants sur le carreau». Les étudiants, visiblement, déterminés à en découdre avec ledit décret, refusent toute négociation avec la tutelle. Par-dessus tout, ils menacent de boycotter les examens prévus pour la semaine prochaine en affichant leur volonté de rejoindre la marche du 12 février prochain. Pour rappel, un mouvement de grève illimitée a été déclenché lundi dernier par les étudiants de l'Ecole supérieure d'informatique ESI, l'ex-INI, à Alger. La protesta a ensuite gagné l'Institut national d'agronomie, l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme et l'Ecole nationale des travaux publics. A Boumerdès, à l'est de la capitale, les étudiants de la Faculté des sciences de l'ingénieur (FSI) de l'université M'hamed-Bougara, ont boycotté les examens qui ont dû être reportés.