La décision de Zerhouni constitue un autre geste de bonne volonté de la part des pouvoirs publics. La justice vient de prendre une disposition qui va sûrement apaiser la situation en Kabylie, en donnant aux secrétaires généraux la responsabilité des communes où le scrutin (APC, APW) a été invalidé. Ses administrateurs vont prendre «toutes les dispositions utiles pour veiller au bon fonctionnement des services administratif et technique». Ces dispositions concernent les divers services administratifs et techniques de la commune, notamment, ceux en relation directe avec les citoyens et leur environnement, tels que l'état civil, la délivrance des documents administratifs, les services d'entretien de la voirie, et de l'éclairage public et, d'une manière générale, l'ensemble des prestations habituellement assurées par les services communaux. Il s'agit, pour ses secrétaires généraux, «d'assurer la pérennité du fonctionnement des services communaux» dans les 60 communes concernées: 30 d'entre elles sont situées dans la wilaya de Tizi Ouzou, 21 à Béjaïa, 5 à Bouira, 2 à Khenchela, 1 à Laghouat et 1 à Biskra. Toutefois, cette délégation donnée aux secrétaires généraux des communes exclut de son champ d'application, tout acte de disposition du patrimoine communal, tels les aliénations des biens meubles et immeubles, la gestion du foncier et du parc logement, ainsi que l'octroi de subventions financières, conclut la même source. Une décision qui a le mérite néanmoins d'atténuer la situation après plus d'une année de doute, sachant que l'aile pacifique des ârchs à leur tête Ali Gherbi, est favorable à cette solution. Alors que l'aile radicale, prônée par les partisans d'Abrika, est toujours opposée à une solution de sortie de crise venant de l'Etat. Dans une déclaration à la presse, à l'APN la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, avait indiqué que des élections locales partielles seraient organisées à l'automne 2003 en Kabylie et il avait déjà parlé à l'époque, de la possibilité de placer les secrétaires généraux à la tête des communes. Pour certains observateurs, cette décision est un «geste de bonne volonté» du ministre de l'Intérieur qui n'a pas eu recours à la nomination de Délégués exécutifs communaux (DEC), comme l'avaient laissé entendre certains journaux. Ces administrateurs avaient été nommés par l'Etat pour prendre en charge les communes gérées par le Front islamique du salut (FIS) après sa dissolution en 1992. Cette décision a été toutefois saluée par le FFS, grand vainqueur en Kabylie puisqu'il totalise plus de 51 communes (28 à Tizi Ouzou et 23 à Béjaïa). Son secrétaire national à l'information, M.Ikhlef Bouiche, a indiqué à ce propos que le FFS s'oppose à ce que les communes soient livrées à la mafia et aux prédateurs du foncier. Il salue l'initiative qui vise à limiter les prérogatives de ses secrétaires généraux et qui empêche la création de nouveau DEC dans la région. Il estime toutefois que la période d'une année pour réorganiser des élections partielles dans la région était trop longue, et qu'il faut limiter cette gestion à quelques mois. Le FFS entend récupérer les quelques 56 communes restantes dans la région, et confirme ainsi sa suprématie politique dans la région.