Des personnalités politiques et historiques seront sollicitées pour donner un nouveau souffle à l'opposition sur le terrain. Pour regrouper l'ensemble de l'opposition dispersée, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), a décidé de lancer une batterie de mesures et d'actions d'appui aux samedis de l'espoir. La Cncd, qui se réunira aujourd'hui, compte mettre au point un programme d'action afin de capter la forte disposition de la population. Ainsi, la proposition de Djamel Zenati, ex-directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed pour la présidentielle de 1999, de tenir en urgence un congrès de l'opposition serait l'option retenue par la Cncd. C'est ce que nous avons appris d'une source proche de la Cncd, en soutenant qu'une telle initiative peut créer l'élément catalyseur à même de changer le régime. En plus de la campagne de sensibilisation en cours à travers certaines wilayas du pays, des meetings et des conférences seront organisés par les animateurs de la Cncd à travers les différentes wilayas du pays. Des appels seront, à nouveau, lancés pour toucher des personnalités politiques, syndicales et de la société civile pour parvenir à fédérer l'opposition autour d'un seul objectif à savoir: le changement du régime et instaurer un Etat de droit. S'agissant des partis politiques qui siègent actuellement à l'assemblée, ces derniers doivent faire un choix s'ils veulent faire partie de la Cncd. Selon la mêmes source, ces partis doivent impérativement se retirer de l'APN s'ils comptent prendre part aux actions de la Cncd. C'était, d'ailleurs, une proposition qui a été déjà émise et discutée par la Cncd aux premiers jours de sa naissance. Pour ce qui est de la mobilisation citoyenne, notre source nous a fait savoir que la dynamique citoyenne est certes partagée par tous les acteurs sociaux et politiques, néanmoins elle demeure moins active. Ceci s'explique, selon nos sources, par plusieurs facteurs, qui ressortent, d'ailleurs, même des débats collectifs de la rue. Aujourd'hui, la population est devenue très méfiante et craintive de se lancer dans des mouvements de révolte fussent-ils pacifiques. Cet état de fait renseigne, d'une part, sur les tristes et désolantes expériences du parcours combatif de notre peuple, mais, de l'autre, l'on comprend également la bonne santé de la mémoire collective qui évalue ses précédents actes avant d'en entamer d'autres. «Les précédentes luttes de notre société sont entachées de manoeuvres politiciennes malsaines, faites de récupérations, de manipulations, d'inconstances et de trahisons», relève notre source. Et de conclure, qu'à «l'heure actuelle, la population suit attentivement ce qui se passe sur la scène nationale et régionale, mais elle attend le moment qu'elle juge opportun pour se mettre en ordre de bataille». Par ailleurs, il convient de signaler que le syndicat des travailleurs de la formation professionnelle rejoint la Cncd pour prendre part à la lutte pour le changement pacifique et la stabilité de l'Algérie, sous le mot d'ordre «le changement est au-dessus de tout». Dans un communiqué rendu public, hier, le Sntfp a noté qu«'il ne peut pas rester à l'écart des luttes pour les libertés syndicales». Et d'ajouter enfin que les revendication de la Cncd répondent aux espérances du Sntfp.