C'est avec des mots tranchants que la porte-parole du gouvernement a répondu aux attaques des médias français. «Le qui tue qui? est une affirmation criminelle qui se drape derrière l'apparence d'une question dont le but est de semer le doute sur les auteurs des crimes», a déclaré Khalida Toumi. Pour la porte-parole du gouvernement, cette affirmation «inhumaine» au-delà de son traitement politique et qui vise à «dédouaner les criminels», n'a jamais disparu en réalité. «A chaque massacre perpétré en Algérie, des articles de la presse écrite et des émissions de télévision sont mis en branle pour semer le doute et la confusion», a affirmé l'oratrice précisant que cet arsenal médiatique n'a jamais émis la moindre réserve quand le terrorisme frappe en dehors de l'Algérie. «Quand les Jamaât el-islamiya ont attaqué des touristes à Louxor (Egypte), aucun journal parisien n'a accusé le pouvoir égyptien ou émis des doutes sur les auteurs du crime.» La ministre de la Communication a, en outre, relevé la mise au pas de toute la presse européenne qui a respecté la démarche imposée par le maire de New York et qui consistait à ne pas filmer les cadavres. «C'est une démarche humaniste que nous respectons en tant que pays ayant souffert de terrorisme», a-t-elle reconnu, regrettant, par ailleurs, que cette démarche n'a pas été appliquée à l'Algérie. Expliquant le retour de cette campagne en ces moments précis, Khalida Toumi a avancé que le 48e anniversaire de la Révolution et le colloque international sur le terrorisme, tenu dernièrement à Alger, constituent les motivations sous-jacentes à cet acharnement médiatique. «Le gouvernement pense que cela a un lien avec tous ceux qui tiennent grief à l'Algérie, parce qu'elle a voulu s'en sortir toute seule». Insistant que le colloque international sur le terrorisme a été organisé par la chefferie du gouvernement, la ministre a souligné qu'il «constitue la principale percée en terme de clarification pour ces dix dernières années», ce faisant, indique-t-elle, ce colloque a «rapatrié» un débat souvent «orchestré sur nous» et contre nous. Dans sa lancée, la ministre a lifté - volontairement? - la question d'un confrère à propos des accusations portées contre le Groupe Khalifa et certains généraux algériens. Toutefois, dans son subtil exercice, Khalida Toumi a laissé entendre que ces accusations entrent dans le cadre de cette vaste campagne médiatique ravageuse. Toujours à propos du colloque, la porte-parole du gouvernement a affirmé que les commentaires qui en ont découlé et qui ont été rapportés par la presse nationale ne constituent que la continuation des joutes politiques. «On a essayé de faire croire que le Président avait des problèmes avec l'armée, d'autres ont avancé que l'armée est contre la concorde civile...». «Faux!», s'est-elle exclamée avant d'ajouter: «Tout le monde s'est accordé à dire que la concorde civile a permis à l'Algérie de s'en sortir seule et dans l'adversité.» Répondant à une question sur les dernières arrestations des délégués des ârchs en Kabylie, Khalida Toumi s'est contentée d'indiquer qu'«elles se font dans le cadre de la loi et l'Algérie permet à tout citoyen de faire jouer la justice». Quant aux déclarations de l'ancien Président algérien, Ahmed Ben Bella, sur la chaîne Al-Jazeera, elle déclare: «Il est libre de s'exprimer», précisant toutefois que pour le gouvernement algérien «le congrès de la Soummam est un congrès fondateur de l'âme de la République algérienne». Concernant le problème d'assurance des oeuvres d'art qui seront déplacées en France à l'occasion de l'Année de l'Algérie en France, Khalida Toumi a informé qu'il a été réglé grâce au concours de spécialistes et chercheurs en la matière.