Les assemblées générales des comités et autres coordinations ont pratiquement débouché sur la poursuite du mouvement. Les étudiants ne décolèrent toujours pas même s'ils divergent sur certains aspects. Ceux du campus Aboudaou ont décidé, hier, à l'issue de l'assemblée générale, de poursuivre leur mouvement de grève jusqu'au moins les vacances de printemps. Au niveau du deuxième campus de Targa Ouzemour, la situation est encore plus serrée et la tendance penchait vers la reconduite de la grève et du blocage des examens. Les tractations étaient également en cours pour la création d'une coordination nationale des étudiants algériens. Un cadre à même de faire office d'interlocuteur direct avec la tutelle sur toutes les questions de l'université algérienne. Alors que la veille, il était tout simplement question de maintenir une pression sur la tutelle par un piquet de grève dans les deux campus, la situation s'est complètement renversée hier pour donner lieu à des débats assez serrés sur la question de la suite à donner à la grève. Les assemblées générales des comités et autres coordinations ont pratiquement débouché sur la poursuite du mouvement. La tension était encore de mise, hier, au niveau de l'institution universitaire de Béjaïa. Mais ils sont loin de constituer un front uni. Entre ceux qui optent pour la poursuite de la grève et ceux qui veulent s'épargner une année blanche, le fossé semble s'élargir. Les premiers signes penchent vers le maintien du mouvement de grève. Même si le risque d'une année blanche est écarté pour l'instant, il n'en demeure pas moins qu'il est présent dans les esprits des étudiants frondeurs. Ils étaient, hier, fort nombreux à vouloir reprendre même si ces voix discordantes n'osent pas s'afficher pour le moment. Certains sont lassés et estiment que d'autres voies de recours sont possibles pour maintenir la pression, à l'image d'ailleurs de l'option de la veille consistant au maintien de la pression par des piquets de grève permettant un débrayage à chaque fois que la nécessite le dicte. Cependant, les partisans de la poursuite de la grève ont adopté une offensive qui s'est avérée payante puisqu'en début d'après-midi d'hier, le campus d'Aboudaou à viré vers la reconduction. Celui de Targa Ouzemour ne saurait tarder, nous indiquait à la dernière minute, un étudiant animateur de la Coordination locale des étudiants (CLE). Ni l'abrogation du décret n°10-315 et ni l'instruction ministérielle instaurant des ateliers de travail pour plancher sur les correspondances entre ancien et nouveau système, n'ont réussi à convaincre les étudiants frondeurs. Ces dernières affichent toujours leur mobilisation pour faire aboutir les revendications qui tendent vers une institution universitaire telle qu'ils la souhaitent. Une institution gérée démocratiquement dotée d'un CHU au profit des étudiants en médecine, d'un centre culturel universitaire au campus Aboudaou, un accès au master sans condition, le maintien du système classique et du concours de magistère avec plus de postes, l'amélioration de l'encadrement aux plans qualitatif et quantitatif ainsi qu'un libre accès et gratuit à l'Ecole d'enseignement intensif de langues. Bref toute une panoplie de revendications qui passent par l'organisation des états généraux sur l'Université.