Les étudiants de l'université de Béjaïa ont mis à exécution, hier, leur menace de grève brandie la semaine dernière à l'issue d'une assemblée générale. Les étudiants, dont la contestation ne date pas d'aujourd'hui, exigent la revalorisation de la bourse scolaire, l'amélioration des conditions d'hébergement, de restauration et bien d'autres insuffisances, relevées dans une plate-forme de revendications adressée au directeur général de l'Office national des oeuvres universitaires. Mieux encore, les étudiants sont allés jusqu'à soulever la baisse du pouvoir d'achat, brossant dans leur déclaration un tableau noir de la situation des oeuvres universitaires en particulier et de l'université, en général. Après une première journée de protestation marquée par une marche et ponctuée par le blocage, deux heures durant, du carrefour. Quatre chemins, les étudiants frondeurs ont fait part d'une menace de grève. Un préavis de grève avait alors été déposé auprès des responsables concernés. Le délai d'une semaine, accordé pour une éventuelle réponse aux revendications, ayant expiré, les étudiants sont passés à l'acte. Hier, les deux campus, Aboudaou et Targa Ouzemour ont été paralysés par les grévistes. Inscrivant leur action dans la durée, les étudiants frondeurs ont déplacé les lits des résidences jusqu'au campus pour y prendre place dans le «confort». Dans la foulée de leur contestation qui a pris une forme musclée depuis son lancement, les étudiants ont saccagé les bureaux de la direction des oeuvres universitaires avant de récidiver, quelques jours après, par le saccage en règle du restaurant de la résidence Targa ouzemour. C'était, pour rappel, mardi dernier. Ils exigeaient «une restauration gratuite jusqu'à l'augmentation de la bourse». Alors que l'on s'attendait à une reprise normale après la marche de protestation, la situation s'était davantage dégradée, lorsque les étudiants ont été invités à remettre le ticket de restauration avant d'accéder à la salle. Ne voulant rien savoir, ont saccagé les chaises et tables avant de rompre la chaîne et de déverser la nourriture par terre. Dans leur furie, ils saccageront tout ce qui se trouvait sur leur passage. Les ouvriers du restaurant n'ont dû leur salut qu'en fuyant. Une panique générale s'est installée dans la résidence où les étudiants frondeurs sont devenus maîtres des lieux.