Maintenant que le verrou libyen a sauté, l'Algérie est devenue le seul rempart contre le terrorisme. Le coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, a estimé que l'Algérie constitue l'un des remparts les plus sûrs dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Maghreb et du Sahel. «L'Algérie est sur la première ligne de front dans le domaine de la lutte contre la criminalité et le terrorisme au niveau de la région», a déclaré, hier, Daniel Benjamin lors d'une conférence de presse qu'il a organisée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. En matière de lutte contre le terrorisme, le responsable américain, comme ses prédécesseurs, n'a pas tari d'éloges sur le rôle que joue l'Algérie dans ce domaine. «Le gouvernement algérien a fait de grands efforts dans le rétablissement de la sécurité et l'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 15 ans», s'est félicité M.Benjamin ajoutant que «ces progrès au plan sécuritaire offrent plus de possibilités de développement économique et social». Le conférencier a affirmé que son pays s'interdit de dicter ou de décider à la place des autres peuples. «C'est aux Algériens de décider de leur avenir», a-t-il déclaré estimant qu'il est «important d'écouter les aspirations des populations surtout quand elles sont exprimées de manière pacifique». Round d'observation, attentisme ou changement de position? Tout porte à croire que l'administration américaine a changé de regard sur l'Algérie. Au discours tranché, à la limite du reproche, développé au lendemain de la marche du 12 février à Alger, empêchée par les services de sécurité, Washington met un bémol à sa position. Maintenant que le verrou libyen a sauté, la voie est grande ouverte pour qu'Al Qaîda circule sans inquiétude sur les vastes territoires qui s'étendent de la Tunisie à l'Egypte en passant par la Libye. En fait, une réelle menace plane sur la région et donc en priorité, sur les intérêts américains. D'ailleurs, le coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat américain ne cache pas sa crainte de voir Al Qaîda profiter de cette situation de troubles dans la région. «Nous sommes toujours inquiets de l'instabilité dans la région, inquiets que le groupe terroriste très actif, Aqmi, ne cherche toujours à exploiter ce qui se passe dans la région», a-t-il déclaré. Les frontières Sud de plusieurs pays de la région, dont l'Algérie et la Libye, «qui est en pleins remous, se trouvent dans le Sahel et bien sûr, nous avons quelque inquiétude que les terroristes en profitent pour l'exploiter», a-t-il souligné. «Avec nombre de nos partenaires, nous avons affirmé notre détermination à faire en sorte que les terroristes ne puissent pas abuser de cette période», a-t-il déclaré. Et le partenaire le plus indiqué dans la région c'est l'Algérie. Il convient donc de contribuer à la stabilité sociale de l'Algérie, la préserver des troubles qui marquent la région, maintenant qu'elle est désormais le seul rempart contre le fléau terroriste. C'est ce qui expliquerait ce revirement de l'administration Obama envers l'Algérie. Evoquant la situation actuelle en Libye, le responsable américain a affirmé que pour les Etats-Unis, la question essentielle «reste la satisfaction des aspirations du peuple libyen», ajoutant que le colonel El Gueddafi «a perdu toute légitimité de gouverner la Libye et il faudrait qu'il s'en aille pour mettre fin à l'effusion de sang». Par ailleurs, M.Benjamin a estimé le travail du groupe de contact bilatéral de coopération algéro-américain dans le domaine de la lutte contre le terrorisme comme un pas important. «Nous avons inauguré les premières séances de travail de ce groupe. C'est un pas important qui va nous aider, des deux côtés, à assurer plus de sécurité, de paix et de développement», a déclaré M.Benjamin.