Les chômeurs multiplient les actions de protestation dans plusieurs communes de la wilaya de Annaba. Dans la commune de Sidi Amar hier, un mouvement de protestation a eu lieu durant lequel les jeunes chômeurs ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Ces derniers rassemblés devant le siège de l'APC, ont menacé de recourir à des actions radicales si leurs revendications n'étaient pas prises en considération. Les protestataires qui ont assiégé l'Hôtel de ville déclarent avoir réclamé pour la énième fois des contrats de travail mais leurs demandes sont restées sans suite. Ils ont également évoqué avec amertume leur statut de chômeur. Agés entre 20 et 38 ans, ces jeunes s'estiment marginalisés par les pouvoirs publics de leur commune qui ne fournissent aucun effort pour améliorer leur situation de sans-emploi par le biais de contrats d'emploi. Nous avons tenté tant bien que mal, d'accéder au siège de la mairie, mais, la masse des protestataires s'y est interposée. Nous avons pris attache par téléphone, avec un élu de ladite APC qui a expliqué que les demandeurs d'emploi ignorent les prérogatives des communes. Selon lui, les APC, d'une part, n'ont pas les moyens financiers pour pouvoir créer des postes d'emploi. D'autre part, les contrats sont gérés par la direction de l'emploi, seule habilitée à les accorder et les reconduire, dit-il. Dans un autre contexte, l'interlocuteur a fait savoir, qu'au moment où les élus demandent l'élargissement des prérogatives des Assemblées communales, voire leur autonomie, pour faire face à ce genre de situations, les prérogatives de gestion par les mairies sont de plus en plus réduites. L'élu a, en outre, rappelé que ce genre de situation n'est pas du ressort de l'APC. Par ailleurs, il est important de noter que la commune de Sidi Amar est censée faire partie des communes les plus riches de la wilaya de Annaba, de par l'implantation du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Celui-ci emploie notons-le, plus de 6000 travailleurs, majoritairement venus des wilayas limitrophes, El Tarf, entres autres. Le recrutement de personnel hors Annaba, a été à l'origine d'émeutes ayant coûté la vie à un jeune de Sidi Amar, le 17 septembre 2007. Le même mouvement de colère a été enregistré, hier, dans la commune d'El Hadjar et pour les mêmes revendications, des centaines de jeunes chômeurs ont observé un sit-in devant le siège de l'APC, avec, pour seule revendication, un contrat de travail. Des mouvements de protestation similaires ont été enregistrés, pratiquement dans les plus grandes communes de la wilaya de Annaba. On rappellera à ce titre, celui enregistré, la semaine écoulée, au niveau de la commune d'El Bouni, où le mouvement des plus furieux, a enregistré un rassemblement d'un millier de chômeurs, qui après avoir saccagé le siège de l'APC, ont menacé de mort, son président, Youcef Litim, qui a été sauvé de justesse. Il convient de noter que depuis l'annonce par les pouvoirs publics de la création de 7000 postes d'emploi dans la wilaya de Annaba, les institutions publiques, en l'occurrence l'APC, la direction de l'emploi et l'Anem, ont enregistré un déferlement de jeunes universitaires sans formation et des sans-niveau scolaire, tous avec un statut commun de «chômeur».