Face à la contestation généralisée, ils répondent par de fausses promesses ou font la sourde oreille. Coincés et secoués par les mouvements de contestation, les ministres de la République optent pour divers modes de traitement aux problèmes posés. Les protestataires adoptent les mêmes modes de revendication (contestation, grève et marches), les réponses du gouvernement varient, par contre, d'un département ministériel à un autre. Les uns répondent par des promesses, les autres engagent un processus de dialogue, tandis que la majorité des ministres s'enferment à l'intérieur de leurs prestigieux bureaux en faisant la sourde oreille. C'est le cas du ministre des Transports, Amar Tou. Les chauffeurs de taxi, le syndicat des pilotes et les cheminots se trouvent seuls face à leurs revendications. Le ministre concerné n'a soufflé mot sur le malaise qui secoue certaines directions de son département. La stratégie du silence assourdissant fonctionne, semble-t-il, bien dans certains secteurs. Alors que l'Université algérienne bouillonne, le ras-le-bol des étudiants se généralisant, le balayage prend de l'ampleur, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, n'a pas trouvé d'autre solution que de s'éclipser. Aucune déclaration. Pas de négociations réelles. Pas de satisfaction des doléances des étudiants. Aucune rencontre avec la presse. Pis, le ministre concerné fait de son mieux pour éviter les questions des journalistes. En l'espace d'une semaine, il a annulé deux rendez-vous, tant attendus, avec la presse, lorsqu'il s'est «excusé» à la dernière minute auprès de la chaîne El-Bahdja et la Télévision nationale. Programmé à l'émission «Dairate edhou» du jeudi dernier, le ministre s'est rétracté. Il n'a informé que la veille les responsables de l'Entv qu'il lui serait «impossible» de paraître sur le petit écran. Les imams, les non-voyants et les familles des disparus cherchent désespérément une oreille attentive. Un sit-in en appelle un autre, une marche en appelle une autre, la contestation continue mais peu de ministres réagissent. Contrairement à ces ministres qui répondent par le silence, d'autres ont recours soit aux promesses soit à engager un sérieux dialogue avec les syndicats du secteur. Au département de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia a engagé un dialogue avec les gardes communaux. Il s'est engagé à satisfaire la majorité de leurs revendications. Même mécontents, les éléments de la garde communal ont trouvé chez la tutelle une bonne écoute. C'est le même scénario qui se produit dans le secteur de la Santé. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière garde un contact permanent avec les syndicalistes. Ce que ces derniers ne dévoilent pas. Plusieurs ateliers ont été créés pour l'élaboration de la nouvelle loi sanitaire pour laquelle les différents syndicats sont impliqués. Une source du ministère concerné avait affirmé à L'Expression que les travaux de ces ateliers sont filmés et enregistrés. Celà témoigne de l'intérêt accordé à la communication. Au ministère de la Pêche, on a procédé à la création d'un comité national du dialogue chargé de prendre en charge les doléances des pêcheurs. Du côté des syndicalistes, ces initiatives sont qualifiées de fausses initiatives. Ils estiment que les ministres concernés promettent de régler les problèmes sans atteindre des résultats. Le gouvernement dans sa totalité trouve du mal à mettre en place une stratégie commune pour résoudre les problèmes qui secouent les différents secteurs.