Ils ont organisé une marche dans la ville. La ville de Tizi Ouzou a connu, la nuit de mercredi à jeudi, des affrontements entre étudiants et forces de l'ordre. Les étudiants venus de la cité universitaire de Boukhalfa et se dirigeant vers la résidence du wali, se sont heurtés aux éléments antiémeute qui les ont empêchés d'atteindre leur destination. En effet, les affrontements qui se sont déroulés entre minuit et 2h du matin ont été provoqués par l'agression d'un étudiant aux environs de 22h au sein de la résidence universitaire de Boukhalfa et qui a été sauvagement agressé devant ses camarades. La colère de ces derniers ne s'était pas fait attendre car le phénomène avait déjà pris une ampleur dramatique. Les intrus n'ont aucune retenue et s'introduisent impunément dans l'enceinte universitaire. Les doléances et les actions des étudiants pour attirer les responsables sur les agressions dont ils font souvent l'objet n'ont donné jusque-là aucun résultat. La réaction des camarades de la victime, qui ont spontanément marché vers la résidence du wali, n'a été que le résultat de la colère qui couve depuis des années. En effet, juste après l'agression, des milliers d'étudiants se sont rassemblés à la place centrale de la résidence où une marche a été décidée dans la nuit même pour interpeller le premier responsable de la wilaya. Arrivée aux abords du lieu d'habitation de ce dernier, la procession estudiantine a été accueillie par des tirs de sommation et des bombes lacrymogènes. Des affrontements ont eu lieu avant que les étudiants ne retournent dans le campus. La matinée de jeudi, les étudiants ont organisé une marche dans la ville de Tizi Ouzou quelques heures donc après les affrontements de la nuit. Ils étaient une dizaine de milliers d'étudiants à venir marcher en signe de solidarité avec leur camarade. A l'issue de cette action, ces derniers étaient unanimes à poursuivre leur grève qui en est à sa quatrième semaine. D'autres actions sont attendues au courant de la semaine en cours. Par ailleurs, il est à noter que l'université de Tizi Ouzou vit cette situation d'insécurité depuis des années. Après le campus de Boukhalfa, ce sont tous les autres qui ont été successivement le théâtre d'agressions sur les étudiants et étudiantes. Des rassemblements et des marches ont été organisés mais le phénomène continue toujours de sévir. Les cours sont, pour rappel, en arrêt dans toutes les facultés de l'université de Tizi Ouzou.