«Sos médecins en danger», tel a été le slogan principal qui a été brandi par les médecins-résidents qui ont observé, jeudi, un sit-in de protestation devant la direction générale du Centre hospitalo-universitaire d'Oran. Dans leur action, les protestataires ont résumé leur contestation et ce en dénonçant ce qu'ils ont qualifié du «statut de l'humiliation». «Nous sommes réellement en danger et personne ne vient à notre secours», ont-ils déploré, insinuation faite au ministère de la Santé et à celui de l'Enseignement supérieur. Et d'ajouter: «Ces deux tutelles persistent dans leur silence en voulant faire passer un statut qui nécessite une révision de bout en bout.» Autant de déclarations ont été faites par les protestataires qui ont résumé en bloc le mal qui caractérise le secteur de la santé, à commencer par les conditions lamentables de l'exercice de la profession. Dans le sillage de l'action de jeudi, les médecins résidents, menacent de recourir à une grève ouverte et générale et ce, dans les prochains jours. «La radicalisation de notre mouvement est une évidence incontournable dans l'éventuelle situation de la persistance du ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur dans leur léthargie». En clair, les médecins résidents ne croient plus à ce qu'ils appellent «les décisions trompe-l'oeil». D'un ton sec, les protestataires ajoutent que «le mouvement d'aujourd'hui (jeudi, Ndlr) est le prélude d'une paralysie totale de tous les services du Chu d'Oran. Ce qui semble motiver les médecins résidents à passer aux mouvements de protestation est ce qu'ils ont qualifié «de statut de l'humiliation». «Qui sommes-nous?» se sont interrogés plusieurs résidents. Ce n'est pas tout. La grille des salaires appliquée à ces derniers constitue la goutte qui a fait déborder le vase. «Un Bac en poche et une douzaine d'années d'exercice sont plafonnés à 40.000 dinars», ont, pour leur part, dénoncé d'autres médecins. La protestation de jeudi a été, pour les contestataires, une occasion de plafonner, eux aussi, leurs revendications et ce en demandant au ministère de la Santé de constater effectivement les conditions draconiennes d'exercice de la profession et ce tout en procédant à la prise de mesures qui s'imposent, à commencer par l'amélioration des conditions de formation en équipant les services du centre hospitalo-universitaire de moyens appropriés. «Nous sommes, dans la plupart des cas, obligés d'improviser dans l'urgence, faute de moyens», ont déploré plusieurs protestataires rencontrés sur les lieux du sit-in. Et d'ajouter sur un ton amer: «Sans équipements, nous nous retrouvons livrés à la colère des patients qui nous font endosser toute la responsabilité.»