Les architectes citent l'exemple du Hamiz qui a été réalisé d'une manière anarchique. Le président du Conseil de l'Ordre des architectes pour la région Centre, M.Ladjouze, a tenu un point de presse jeudi matin au centre de presse du quotidien El Moudjahid. Prenant la parole, le premier responsable du Coarc s'en est pris violemment aux membres de l'ancien Conseil national qu'il accuse d'avoir trahi leur serment en se consacrant à des tâches d'intérêt personnel. A la longue, cela a conduit à des tensions et des tiraillements qui se sont répercutés négativement sur la profession et sur la production architecturale qui souffre de l'absence de qualité et de vision. Evoquant l'urbanisme et la production architecturale qui caractérisent la capitale et ses banlieues, l'invité d'El Moudjahid est catégorique: «Alger n'est plus une capitale, mais un agglomérat». Parce que, poursuit M.Ladjouze, il n'y a pas de production architecturale de qualité. Pour plus de précisions, il cite l'exemple du Hamiz qui a été réalisé d'une manière très anarchique. Tout en reconnaissant que la faute incombe aux architectes, M.Ladjouze reconnaît, cependant, que tout n'est pas encore perdu et que ce paradis des affaires «est encore un chantier, il suffit seulement de bien l'organiser». Pour cela, il faut faire appel aux compétences algériennes et revenir à une conception architecturale qui allie tradition et modernité et arrêter de copier en nous inspirant de l'étranger. «Nous avons pris ce qui ne nous appartient pas et nous avons laissé filer ce qui nous appartient» car, estime, le président du Coarc, «chaque ville, chaque village, doit avoir ses particularités». Abordant la question des constructions illicites et des dispositions arrêtées par l'Etat en la matière, M.Ladjouze affirme que l'opération connaît un franc succès et que certaines APC sont débordées et ne savent plus où ranger leurs dossiers. Il dira que 47.000 ont été déposés rien qu'au niveau de deux APC d'Alger, sans vouloir les nommer. S'agissant de la construction de la future mosquée d'Alger et des réserves émises par certains selon lesquels l'opération du choix des bureaux d'études chargés de la conception de l'ouvrage ne se serait pas faite dans les normes, le président du Conseil de l'Ordre des architectes de la région Centre a tenu à rassurer tout le monde en affirmant que «les plus hautes autorités du pays ont insisté pour que toutes les opérations se fassent dans la transparence». Concernant le nombre d'architectes recensés, il s'élève, selon l'orateur, à 7000 actuellement et croît de 2000 chaque année, en tenant compte des nouveaux qui arrivent sur le marché. Profitant des dernières mesures arrêtées par le gouvernement pour stimuler le monde de l'emploi, afin d'aider les jeunes architectes à obtenir des projets, il lance un appel en direction des autorités pour qu'elles facilitent les marchés de gré à gré. Prenant la parole, à son tour, M.Touileb, membre du Conseil national de l'Ordre des architectes, a informé les présents qu'il fait partie d'un nouveau conseil qui a pris l'engagement de redynamiser la profession et de réunir toute la famille des architectes, anciens et nouveaux qui la composent. «L'entreprise n'est pas facile, mais à la longue, on finira par y arriver. Les compétences existent, le désir de bien faire et de réussir aussi.» Selon M.Touileb, l'architecte est avant tout un concepteur, voire un bâtisseur et que le Conseil de l'Ordre ne doit pas être assimilé à un syndicat.