l'Assemblée populaire de la commune de Béjaïa s'est distinguée hier par des positions inconciliables. Voilà un exemple parfait sur la manière dont sont gérés les deniers publics. Le président d'APC de Béjaïa a été interpellé hier sur l'enveloppe financière de 1,5 milliard de centimes consacrée aux équipements d'éclairage public, non dépensés à ce jour. Votée en juin 2010, cette enveloppe destinée à l'éclairage la ville de Béjaïa a été rejetée...six mois aprés par l'administration, soit le mois de décembre. Il est déjà trop tard. L'on comprend mieux maintenant pourquoi les nombreux quartiers de Béjaïa sont restés longtemps dans le noir. Béjaïa avait suffisamment d'argent pour illuminer ses rues mais qu'une gestion négligente a laissé dans le noir. Comment espérer dans ce cas une concrétisation rapide des projets lancés par l'Etat dans le cadre du plan quinquennal? Comment espérer que toutes les décisions annoncées en grande pompe au lendemain du Conseil des ministres trouvent écho au sein de la population? Dans une conjoncture marquée par l'octroi d'enveloppes financières importantes dans la cadre du développement local, les élus et l'administration locales font preuve d'«errements», que ne peuvent expliquer que «l'incompétence» ou encore la «négligence». Hier, les citoyens présents à la plénière de la commune de Béjaïa l'ont découvert à leurs dépens. Ils ont surtout découvert des élus plus «branchés sur des considérations politiques» que sur «l'intérêt général». Des programmes datant de 1980 ne sont pas encore réalisés. C'est dire que la gestion locale laisse à désirer. La session ordinaire de l'Assemblée populaire communale ne ressemblait pas à ses précédentes. Les citoyens, qui ont tenu à être présents pour assister aux débats prévus essentiellement autour du budget primitif pour l'année en cours, ont découvert d'autres vérités amères, qui ont relégué au second plan l'autre sujet d'attente liée à la réponse qu'allait réserver le maire contesté publiquement par les élus du FNA, PT et RND. Partira-t-il comme le souhaitaient une dizaine d'élus sur les 24 que compte l'assemblée? Procédera-t-il au remaniement de son exécutif? Que dira-t-il? Autant de questions posées au départ, avant de se révéler très peu importantes par rapport aux autres manquements. Dotée de 2.483.664.124,60 dinars, le budget primitif a été réparti essentiellement sur deux chapitres. Le chapitre du fonctionnement représente à lui seul 64%, soit 1.603.340.124,65 milliard de dinars en raison de l'importance de la masse salariale. 874 millions de dinars, soit près de 35% sont attribués au chapitre de l'équipement. Il reste à savoir si cet argent ne subira pas le même sort que l'enveloppe réservée à l'éclairage public en 2010. Point par point, les élus ont débattu du contenu du budget dans un climat qui s'est singularisé par des prises de bec entre les élus eux-mêmes mettant un peu plus de pression. A chaque fois, les propos tenus par le wali lors de la fameuse réunion du début du mois reviennent avec cette demande express faite au maire pour expliquer son silence. La ritournelle était presque de mise donnant parfois lieu à des disputes entre élus, qui vont jusqu'à soulever d'autres dérapages dont se sont rendus responsables d'autres équipes aux commandes locales. D'une composition hétéroclite, l'Assemblée populaire de la commune de Béjaïa, s'est distinguée, hier par des positions inconciliables. Chaque tendance accusait l'autre de faire dans le populisme. En d'autres termes, les élus accusaient les uns, les autres de profiter de la présence du public pour se laver les mains et désigner les boucs émissaires. Du spectacle en somme qui ne semble pas amuser une tribune qui s'est vite réduite. Des tiraillements du genre surviendront au fur et à mesure qu'avançait l'examen de la répartition du budget marqué par une rallonge de 3 millions de dinars et adopté pour le chapitre des colonies de vacances. Les associations sociales seront dotées de 25.200.000,00 dinars, celles agissant dans le secteur culturel auront 64.400.000,00 dinars. Les associations scientifiques 1.300.000,00 dinars et enfin les associations sportives avec 140.100.000,00 dinars. L'assemblée devrait examiner le deuxième point à l'issue de l'adoption du budget communal pour l'exercice 2011.