Cette tension qui pénalise les fonctionnaires des structures d'Algérie Poste perdure, en dépit des assurances apportées par les pouvoirs publics. L'absence récurrente de fonds dans les bureaux de poste à Annaba, est un vrai casse-tête chinois. Cela fait quelques mois que les agences postales sont le théâtre de scènes déplorables, où l'on constate des préposés agressés par les usagers, qui ne savent plus où donner de la tête, les pères de famille notamment. Des centaines de fonctionnaires, de retraités et d'étudiants, tous sexes confondus, sont alignés en file indienne, attendent des heures durant qui, son salaire, qui sa retraite, où sa bourse, mais au bout de cette attente de la honte, point de liquidités. Cette crise qui pénalise les fonctionnaires des structures d'Algérie Poste perdure, en dépit des assurances apportées par les pouvoirs publics, qui soutiennent mordicus qu'elle est juste passagère. Depuis bientôt une année, cette attente de la honte est le décor quotidien de Annaba, notamment au niveau de la Grande poste, située sur la route principale de Annaba-ville, où l'oeil du passant est agressé par ces files interminables de gens attendant le retrait d'argent. Les virements mensuels des travailleurs des différents secteurs, des retraités, des étudiants, auxquels s'ajoutent les bénéficiaires des dispositifs initiés par l'Etat en faveur des jeunes, se caractérisent chaque mois, par une cohue incroyable, et ce, malgré les moyens, aussi bien matériels qu'humains, mobilisés par Algérie Poste. Mais la situation est toujours insoutenable. Il est strictement impossible de gérer des milliers de personnes par jour, sous des avalanches d'insultes et d'agressivité. Il faut noter que cette situation était spécifique aux dates de paiement des retraités et les fonctionnaires du secteur de la santé entres autres, soit entre le 26 et le 30 de chaque mois. Mais depuis presque une année, les queues se sont transformées en files indiennes, pour devenir un quotidien, aussi bien pour les usagers désireux de retirer leurs sous, que pour les préposés assurant un service, avec une liquidité, qui satisfait à peine une centaine de personnes par jour. Et pour faire partie des cent premières personnes, il faut se lever tôt. En effet, dès 6 heures du matin, la queue est déjà difficile à contenir encore moins à satisfaire. A l'ouverture de la poste à 8 heures, les guichets sont pris d'assaut. Tant mieux pour les premiers de la chaîne, et tant pis pour les retardataires. A ceux-là reste le déluge d'insultes et l'attente de la honte. Au moment où la tension atteint son paroxysme, les liquidités continuent de faire défaut dans les bureaux de poste, et les employés de ses infrastructures sont sujets à toutes sortes d'agressions. Hier, nous avons été témoins, d'une scène au cours de laquelle, une employée dans le guichet de la Grande poste, a subi dans l'impunité totale, un déluge d'insultes et de menaces, par un individu sans scrupule, l'obligeant à quitter son poste en larmes. Arrivé à ce stade de la situation, les assurances avancées par le ministère de tutelle, portant une prise en charge imminente du problème, ne suffisent plus au citoyen, qui, chaque mois, doit retirer son argent. Le reste n'est pas de son ressort. C'est plutôt celui des hautes sphères de l'Etat, censée veiller à prévenir toute rupture préjudiciable. Toutefois, il convient de s'interroger sur le fond du problème: qui est à l'origine du manque de liquidités? Alors que la répartition des enveloppes budgétaires par secteur est décidée chaque année par le Conseil des ministres, chiffres à l'appui, assurant ainsi la disponibilité de la liquidité.