Aprés Des années de travail, un bilan de l'activité des femmes qui luttent contre le harcèlement sexuel est établi dans cette brochure. Un jour, le silence a éclaté! En lutte contre le harcèlement sexuel. C'est le titre de la brochure qui vient dénoncer le harcèlement sexuel en Algérie. Editée par la commission nationale des femmes travailleuses algériennes (Cnft/Ugta) dans l'espoir et l'intention de lever le voile sur un des maux les plus graves mais toujours très tabou dans la société algérienne. Ainsi, la coordinatrice de l'édition, Soumia Salhi, a signé le projet avec le soutien de l'Association pour l'égalité devant la loi (Appel). La responsable syndicale rend un hommage distingué aux femmes victimes qui font les frais de harcèlements et qui contribuent à la dignité de toutes leurs soeurs algériennes en dénonçant l'acte cruel dont elles ont fait l'objet. Pour Mme Salhi Soumia, l'intérêt de la brochure est tout simplement de faire éclater la vérité, permettre aux victimes de se réhabiliter et témoigner de leurs souffrances. La présidente de la Cnft fait état de l'exemple de lutte prolifique que la campagne contre le harcèlement mène depuis les années 2000. Selon elle, ce mouvement a permis de vaincre un tabou en ouvrant la voie du dialogue sur la sexualité en dépit de la vague rétrograde des années 1990. D'après les militantes, le regard de la société a changé surtout, alors qu'elle accablait les victimes, elle se révolte désormais contre les coupables. «Une victoire immense qui a changé les rapports de force», selon les militantes. «Nous n'avons pas encore aboli l'oppression des femmes mais les fauteurs craignent une réprobation désormais unanime», assure Mme Salhi. Dans le même contexte, la syndicaliste insiste sur le fait que les choses ont positivement bougé mais pas au point de baisser la garde. «Nous sommes mieux armées pour nous défendre, l'opinion de l'environnement social, familial et professionnel change en notre faveur. Mais cela ne nous dispense pas de lutter pour exiger la généralisation du travail décent», dira-t-elle Cependant, elle souligne que l'amendement du Code pénal sur la criminalisation du harcèlement sexuel conforte le consensus de la société contre cette violence. Il est également un appui concret pour les victimes qui engagent des procédures. Mais qui est cependant limité. C'est ce qui a poussé la commission nationale des femmes travailleuses de l'Ugta à mener cette campagne qui propose d'inverser la charge de la preuve et qui exige la protection des témoins. Cet amendement est donc une «récompense inouïe» après un combat acharné et long. La responsable de la Cntf affirme que «bien au-delà de son objet déclaré, cette campagne a été le drapeau, le repère de toutes les aspirations des travailleuses et notamment de l'exigence d'un égal accès aux femmes à la responsabilité professionnelle». Cette brochure met en évidence un récit de cette expérience comme elle propose quelques documents de travail essentiels qui peuvent inspirer d'autres pratiques. Elle se décline en plusieurs parties traitant les différentes étapes de la campagne contre le harcèlement sexuel, le travail accompli par le centre d'aide et d'écoute des femmes travailleuses et les actions de la Cnft. Mme Salhi a choisi de clore sa brochure en s'adressant à des éventuelles victimes leur conseillant de ne pas avoir peur de signaler des cas de harcèlement sexuel et qu'elles soient certaines de recevoir le soutien et l'aide adéquats. Malgré des petites améliorations observées dans le Code pénal, la lutte n'est pas finie, conclut Soumaya Salhi.