Enseignants contractuels, chômeurs et ressortissants algériens rapatriés de Libye, se sont rassemblés pour crier leur colère. Le cri de colère des citoyens, qui se fait entendre régulièrement ici et là, n'a pas épargné la présidence de la République. Ainsi, enseignants contractuels, chômeurs et ressortissants algériens rapatriés de Libye, laissant leurs biens immobiliers et mobiliers, se sont rassemblés, chacun de son côté, pour crier leur colère et exprimer leur douleur face au laxisme des différents responsables. Les enseignants vacataires se sont rassemblés, hier, devant la présidence de la République pour protester contre leur situation précaire et appelé le président à mettre fin à leur désarroi. En mouvement de protestation ouvert, les enseignants comptent occuper les environs de la présidence de jour comme de nuit. Les enseignants défendus par le Snapap, menacent, assure leur porte-parole, Meriem Boummaâ-rouf, de s'immoler par le feu. «Il y a des enseignants qui ont de l'essence avec eux et menacent de se donner la mort par le feu, dans le cas où il n'y aurait pas une suite officielle à leurs doléances», témoigne encore notre interlocutrice. Et de poursuivre: «Barakat, nous en avons marre des promesses du ministre de l'Education nationale. Aujourd'hui, l'enseignant veut faire tomber le ministre», scandent les enseignants dans des slogans hostiles à l'égard de Boubekeur Benbouzid. Les protestataires accusent le ministre d'avoir échoué aussi bien dans sa stratégie de réforme que dans la gestion des problèmes posés par la famille des enseignants contractuels. «M. le Président parlez, répondez à nos revendications, «M. le Président chassez du secteur de l'éducation nationale les destructeurs de cette noble institution», sont autant de slogans scandés par la foule en colère. Hier, ils n'ont pas été reçus par des collaborateurs du président de la République. Les enseignants sont venus pour la plupart des wilayas de l'intérieur. Se trouvant dans une situation précaire et avec une carrière professionnelle des plus incertaines, 45 000 enseignants exerçant dans le secteur de l'éducation nationale comptent se mettre en ordre de bataille, et ce, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Nous ne voulons plus travailler dans un cadre contractuel même renouvelé régulièrement», souligne Saïd, enseignant dans un collège à Béjaïa. Cette action tend, pour rappel, à reproduire le mouvement de deux jours observé devant la présidence de la République, en 2002 suite auquel il y a eu l'intégration de quelque 35.000 enseignants vacataires. Par ailleurs, il convient aussi de souligner que même les chômeurs ont rejoint les alentours de la présidence pour y élire leur foyer de protestation. Ces derniers en mouvement de contestation continu ont, à leur tour, scandé des slogans remettant en cause toutes les politiques d'emploi, initiées jusqu'ici par les pouvoirs publics. «Barakat, nous voulons de l'emploi», «barakat, nous voulons juste un job, nous n'aspirons pas à devenir des entrepreneurs ou des investisseurs» clame, en choeur, une impressionnantes foule de chômeurs, encerclée par des policiers. De leur côté, un rassemblement de ressortissants algériens rapatriés de la Libye ayant laissé derrière eux leurs biens, a été organisé. Ils témoignent de leur déception suite aux promesses du secrétaire d'Etat chargé de la communauté algérienne établie à l'étranger. Il leur a promis de prendre en charge leurs doléances et trouver des solutions pour se réinstaller dignement en Algérie, après avoir quitté la Libye, sans aucun sou, laissé derrière tout ce qu'ils possèdent. «J'ai une entreprise de bâtiment en Libye et des commerces. Mon argent se trouve dans des banques en Libye; là en Algérie, je n'ai rien, d'autant plus que j'ai une famille», assure pour sa part Ammar, résidant à Benghazi depuis 20 ans.