Le ministère de l'Education nationale a décidé de réintégrer les enseignants contractuels révoqués récemment, au nombre de 15.000. Il organisera à leur intention un deuxième concours de recrutement au mois de février prochain. Des correspondances seront, à cet effet, transmises respectivement aux directeurs de l'Education à l'échelle nationale, pour la réintégration de ces enseignants, révoqués récemment, sous forme de contrats, et à la direction générale de la Fonction publique pour tenir compte de l'expérience de ces enseignants contractuels des trois paliers confondus lors des concours de recrutement. S'agissant de l'intégration de cette corporation, le ministre a confirmé aux enseignants contractuels que son département ne pourra pas régler cette question. Ces décisions ont été prises suite au rassemblement des représentants des enseignants contractuels qui a eu lieu mercredi passé devant le siège du ministère de l'Education nationale. Contrairement aux précédents rassemblements où un impressionnant dispositif sécuritaire quadrillait toutes les issues menant vers le département de l'Education, les enseignants ont pu, pour la première fois, atteindre le ministère de tutelle. En effet, une quarantaine de représentants des enseignants contractuels, venus de différentes wilayas, étaient au rendez-vous afin d'exprimer leur ras-le-bol concernant leurs conditions de travail qualifiées de «pitoyables». Les protestataires, faut-il le préciser, n'ont pas manqué de crier leur colère en contestant les contrats à durée déterminée imposés durant plusieurs années à cette catégorie d'enseignants qui perçoivent des salaires inférieurs à ceux de leurs collègues confirmés. Les protestataires rencontrés sur les lieux ont été tous unanimes à demander l'installation d'une commission d'enquête afin de revoir les résultats obtenus durant les concours de recrutement précédents. La présidente du conseil national des enseignants contractuels (CNEC) a déploré le fait que plus de 300 enseignants contractuels se sont retrouvés au chômage dans chaque wilaya du pays, suite à l'affichage des résultats du précédent concours de recrutement. «Pourtant le ministre de tutelle a, à plusieurs reprises, certifié que l'expérience de ces enseignants contractuels sera prise en compte lors des concours de recrutement. Mais rien de concret n'a été fait sur le terrain». Une délégation des enseignants contractuels, présidée par le porte-parole du CNEC, a été reçue par le ministre. Alors que la délégation était chez le ministre de l'Education, les autres enseignants contractuels ont été priés de quitter les lieux sous prétexte que «les rassemblements sont strictement interdits». Ces grévistes qui ont dû recourir à cette ultime forme de protestation, après avoir épuisé toutes les voies du dialogue, réclament «la titularisation des enseignants contractuels après une année d'exercice, la réintégration de ceux révoqués abusivement et leur intégration dans leur fonction». Ils demandent en outre «la régularisation de la situation des 25.000 enseignants contractuels activant sur le territoire national et leur intégration quelle que soit leur spécialité».