La note de risque de l'Algérie vient de passer du niveau 5 au niveau 4 pour se classer ainsi à un rang jugé appréciable, avant la Russie et l'Argentine. Cette annotation lui a été attribuée dernièrement par la Coface (Organisme français chargé de garantir les investissements des hommes d'affaires français). Suivant en permanence 140 pays à travers une série d'indicateurs permettant d'apprécier les facteurs politiques, économiques, le risque de pénurie de devises, la capacité de l'Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'étranger, et autres, la France a estimé que l'Algérie a assuré un certain équilibre économique favorable pour les investisseurs notamment, grâce aux réformes entreprises. Bien que cette «promotion» puisse permettre assurément d'attirer plus d'investisseurs étrangers (français et autres) qui ont boycotté l'Algérie durant plus d'une décennie à cause de la situation chaotique qui prédominait sur tous les plans (politique, économique, sécuritaire...), il faut dire qu'il y a de quoi s'interroger sur les motivations réelles qui ont amené la France à réviser son jugement vis-à-vis de l'Algérie. La Coface s'est-elle basée uniquement sur les réformes économiques qui sont toujours en cours ou alors a-t-elle pris en compte d'autres considérations? Sachant que le facteur le plus pesant et le plus déterminant pour tout investissement est bel et bien le facteur politique, tout porte à croire que c'est le cas cette fois. S'agit-il dans ce cas des dernières élections législatives et locales - puisque que ce sont les seuls faits ayant marqué la scène politique depuis 1999? La chose n'est pas à écarter, surtout que l'Algérie a pu respecter ses engagements quant au renouvellement de ses institutions dans les délais fixés et ce, en dépit des problèmes internes qui la minaient. Les événements de Kabylie étant les plus importants et les plus tragiques. En effet, cette crise prépondérante a été largement médiatisée (jusqu'à l'excès même) par les médias, à l'intérieur comme à l'extérieur. Malgré tous ces éléments perturbateurs et déstabilisateurs, l'Algérie a réussi tout de même à organiser ces élections dans des conditions que les observateurs internationaux ont qualifiées d'acceptables dans l'ensemble. C'est à la lumière de toutes ces donnes - positives pour beaucoup, par rapport à la situation générale du pays - que la Coface s'est enfin prononcée à la faveur de l'Algérie dont le souci majeur est d'embellir son image de marque et surtout de retrouver sa place dans le concert des nations et ce, après des années d'embargo. Même si d'autres puissances ont précédé la France et la Coface pour revenir en force en Algérie, il est toujours bon de gagner des «bons points» d'un organisme tel que celui-là (la Coface) pour parfaire davantage sa réputation, longtemps souillée par bien des taches, notamment le terrorisme.