Le risque d'investissement dans notre pays n'est plus politique mais d'ordre technico-administratif. C'est ce que semble révéler la dernière appréciation de la Coface, qui vient de baisser la note risque attribuée à l'Algérie, passant ainsi de l'indice 5 à 4. Depuis dix ans, l'Algérie figurait dans le carré rouge des pays exclus à l'investissement par la Coface. Une appréciation qui a induit la relativité des investissements français, pour ne pas dire leur inexistence, d'une part, et, d'autre part, a dissuadé plusieurs autres entreprises européennes qui ont manifesté leur intérêt pour le marché algérien. Dans une certaine mesure, la note attribuée par la Coface à l'Algérie, a produit le même effet que la décision d'Air France de suspendre ses dessertes vers l'Algérie. Rappelons qu'à la suite de cette décision, en 1994, presque tous les pays européens avaient fait de même, plaçant ainsi l'Algérie dans un embargo aérien. Par sa nouvelle appréciation, la Coface vient de signifier que le risque d'investissement en Algérie n'est plus politique, mais d'ordre technique et administratif. Cependant, il faut convenir qu'on est loin de l'indice 3 attribué à la Tunisie et au Maroc. Le risque technique réside, en effet, dans l'incapacité des banques algériennes à prendre en charge un véritable investissement planifié et dans leur incapacité à être à la hauteur des demandes des investisseurs étrangers. La réforme du système bancaire algérien piétine encore, malgré l'insistance des organismes financiers internationaux comme le FMI et la Banque mondiale. Le chantier de cette réforme a été ouvert le 15 janvier 2000 par Abdelatif Benachenhou, qui était alors ministre des Finances. L'autre aspect concerne l'administration qui constitue une entrave sérieuse à l'investissement. Les investisseurs étrangers sont souvent découragés par les lenteurs bureaucratiques et les barrages administratifs. Ces deux aspects, technique et administratif, qui influent considérablement sur la formalisation du risque Algérie, font qu'on est loin derrière la Tunisie et le Maroc. En revanche l'aspect politique, le plus récurrent dans l'appréciation de la Coface, est en nette amélioration, puisque l'Algérie devance la Russie et l'Argentine. Doit-on donc s'attendre à un retour massif des investisseurs étrangers, notamment, ceux du Medef? Il faut attendre la confirmation, dans les prochains six mois, de ce nouveau classement de l'Algérie. Le feu vert de la Coface permettra ainsi le retour des investisseurs, hors hydrocarbures, pour l'essor des PME - PMI.