La classe politique nationale est sortie de sa réserve pour dénoncer énergiquement les attaques aériennes contre la Libye. Le RND par le truchement de l'un des membres de son bureau politique et président du groupe parlementaire de la même formation, estime que «ce qui se passe en Libye est une violation caractérisée du droit international». «Certains pays européens, particulièrement la France et la Grande-Bretagne, ont carrément outrepassé la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il poursuivi. La résolution 1973, selon lui, «devait initialement se limiter à la détermination d'une zone d'exclusion aérienne». «Il y a un dérapage sérieux dans la région. Cela appelle à la vigilance car les conséquences seront très graves», a-t-il commenté. Plus explicite, le représentant du RND considère que «ces forces étrangères vont finir par imposer la partition ou la division de la Libye», dira-t-il. Il préviendra toutefois, qu' «il ne faut pas perdre de vue le risque que comporte cet interventionnisme sur le plan sécuritaire». Quant au MSP, il estime que «cette intervention n'aura pas de répercussions négatives sur la sécurité nationale algérienne». La formation de Bouguerra Soltani estime que «ce qui se passe actuellement sur le territoire libyen est très douloureux et suscite des appréhensions». A travers son communiqué, le MSP, qui regrette la situation dans laquelle se trouve la Libye, appelle à «l'arrêt des hostilités et au respect de la volonté populaire et l'écoute de la voie de la sagesse pour protéger l'intégrité territoriale de la Libye et garantir ainsi sa stabilité et sa sécurité». Par voie de conséquence, le MSP demande aux hautes autorités algériennes «d'user en urgence de leur influence pour faire réagir la diplomatie arabe et africaine en vue de trouver une solution en adéquation avec les aspirations du peuple libyen». Dans le communiqué de son secrétariat du bureau politique, parvenu à notre rédaction, le Parti des travailleurs condamne «vigoureusement l'intervention militaire étrangère qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts, suite aux premières attaques françaises et US». Le PT considère que «le Conseil de sécurité de l'ONU vient, à travers sa résolution n°1973, de démontrer, une fois de plus, qu'il n'est qu'un instrument de va-t-en guerre des impérialistes français, US et britanniques dont les pays sont secoués par des crises majeures, en conséquence de la crise profonde qui ébranle le système capitaliste qu'ils dirigent». Tout en condamnant la répression sanglante engagée par le régime du colonel El Gueddafi, le PT rappelle que «ceux-là mêmes qui prétendent défendre le peuple libyen, ont soutenu El Gueddafi lorsqu'il leur a offert ses services et privatiser tous azimuts». Le secrétariat du bureau politique du PT affirme que «le respect des droits de l'homme n'est qu'un honteux alibi qui ne pourrait cacher les véritables desseins des fauteurs de guerre, à savoir le pillage des richesses de la Libye, l'imposition d'une présence militaire étrangère dans la région et pour arracher les marchés de la construction des infrastructures qu'ils auront détruites». Pour le PT, ces développements qui rejoignent les différents plans US dit du GMO et de PanSahel, «visent à encercler le Révolution tunisienne et le processus révolutionnaire égyptien et constituent un très grave danger pour notre pays et l'ensemble de la région». «Les plus grandes incertitudes pèsent sur le Maghreb», indique également le PT en réaffirmant le droit du peuple libyen à disposer de son sort et de ses richesses souverainement, sans ingérence ni intervention étrangère. «C'est El Gueddafi qui a mené la Libye vers cette situation désastreuse», a commenté le secrétaire général du parti El Islah, Djamel Ben Abdeslam, joint hier par téléphone. En fait, le peuple libyen est mis devant le fait accompli: «Soit la guerre civile ou le néocolonialisme», fait-il savoir. Si on soutient les frappes aériennes de la coalition, en revanche «nous souhaitons que cette intervention ne soit pas suivie d'une autre terrestre, car c'est aux seuls insurgés ou résistants libyens que revient le rôle d'en finir avec El Gueddafi», dira-t-il.