Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes. De nombreux pays ayant opté pour le nucléaire cherchent des solutions pour en finir avec cette source d'énergie, surtout après la dernière catastrophe de Fukushima au Japon. C'est dans ce contexte que le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a fait une déclaration selon laquelle l'Algérie n'a pas d'autre choix que de recourir à long terme à l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. Cette déclaration a été faite lors de sa présentation du secteur de l'énergie à l'Assemblée populaire nationale. Il a précisé que «nous allons peut-être recourir au nucléaire à long terme, nous n'avons pas d'autre choix». Le ministre a assuré à ce propos que l'Algérie disposait de réserves suffisantes pour faire fonctionner une centrale nucléaire. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium «avoisinent quelque 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d'une capacité de 1000 Mégawats chacune pour une durée de 60 ans». Selon ces chiffres déjà annoncés, le ministère de l'Energie et des Mines estime que l'Algérie doit se préparer à ce choix. Toutefois, ce projet n'est pas pour demain puisque, selon le ministre, «il faut entre 10 et 15 ans pour établir les études pour la construction de la première centrale électrique fonctionnant au nucléaire». Il faut rappeler que l'Algérie avait annoncé, en novembre 2008, qu'elle allait construire sa première centrale nucléaire en 2020 et a prévu, à partir de cette date, de construire chaque cinq ans, une nouvelle centrale. Le choix de recourir, en partie, au nucléaire pour la production de l'électricité a été préconisé dans le souci de réduire la facture coûteuse de la production de cette énergie à partir des énergies renouvelables, a expliqué M.Yousfi aux députés. Le ministre a également souligné que cette centrale, si elle venait à être construite, devra respecter «toutes les conditions de sûreté et de sécurité liées au nucléaire». Cependant, M.Yousfi, avoue que trois problèmes objectifs se posent actuellement pour sa concrétisation qui sont: la sécurité de l'installation, du lieu de son implantation et de la disponibilité de ressources importantes d'eau. Il a souligné qu'une centrale nucléaire a besoin de grandes quantités d'eau pour son fonctionnement, ce qui nécessite sa construction en bord de mer. Pour le moment, la problématique est que les côtes algériennes sont des zones sismiques et de surcroît à forte densité de population. Et si cette centrale est implantée dans une zone éloignée, cela va poser la question de la disponibilité de l'eau, a expliqué le ministre qui a, par ailleurs, assuré que la centrale nucléaire de Aïn Oussara, qui est un réacteur de recherche de 15 MW ne représente aucun danger pour la région. Le réacteur El Salem, poursuit le ministre, est doté d'un système de refroidissement et d'une clé pour sa fermeture.