L'avenir énergétique de l'Algérie sera indubitablement nucléaire. Depuis l'accident de Fukushima au Japon, une grande question se pose. L'avenir énergétique de l'Algérie sera indubitablement nucléaire. Depuis l'accident de Fukushima au Japon, une grande question se pose. Entre la sécurité des centrales nucléaires et la disponibilité de l'eau, l'Etat est devant un dilemme. En effet, installer les centrales sur le littoral les expose au risque sismique. Les implanter au Sahara pose le problème de disponibilité de l'eau, élément nécessaire pour le refroidissement des réacteurs. C'est ce qui ressort des déclarations du ministre de l'Energie Youcef Yousfi qui soulignent que le pays n'a pas d'autres choix que de recourir à long terme à l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. Et de l'impact de cette énergie sur l'environnement ? «L'Algérie doit se préparer pour ce choix », a répondu le ministre. Lors de la présentation de son projet sur le secteur de l'énergie à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a déclaré que «nous allons peut-être recourir au nucléaire à long terme, nous n'avons pas d'autres choix». Pour le moment, trois problèmes objectifs se posent pour la concrétisation des centrales nucléaires algériennes : celui de la sécurité de l'installation, du lieu de son implantation et de la disponibilité de ressources importantes d'eau. Il a indiqué qu'une centrale nucléaire a besoin de grandes quantités d'eau pour son fonctionnement, ce qui nécessite sa construction en bord de mer. Pour le moment la problématique est que les côtes algériennes sont des zones sismiques et de surcroît à forte densité de population. Et, si cette centrale est implantée dans une zone éloignée (des côtes), cela va poser la question de la disponibilité de l'eau, a expliqué le ministre. Seul le gouvernement «décidera en fonction des données objectives si nous allons poursuivre ce projet ou si ont doit étudier davantage cette question et les problèmes qui y sont liés», a souligné M. Yousfi. D'après Youcef Yousfi, «il faut entre 10 et 15 ans pour établir les études pour la construction de la première centrale électrique fonctionnant au nucléaire». Pour rappel, l'Algérie avait annoncé en novembre 2008 qu'elle allait construire sa première centrale nucléaire en 2020 et a prévu à partir de cette date de construire chaque cinq ans une nouvelle centrale. Le choix de recourir, en partie, au nucléaire pour la production de l'électricité a été préconisé dans le souci de réduire la facture coûteuse de la production de cette énergie à partir des énergies renouvelables, a expliqué le ministre au députés de la commission économique. Il a également souligné que cette centrale si elle venait d'être construite va respecter «toutes les conditions de sûreté et de sécurité liées au nucléaire». L'uranium disponible Le ministre a assuré à ce propos que l'Algérie disposait de réserves suffisantes pour faire fonctionner une centrale nucléaire. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent quelque 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner seulement deux centrales nucléaires d'une capacité de 1.000 Mégawats chacune pour une durée de 60 ans», selon des chiffres déjà annoncés par le ministère de l'Energie et des Mines. Le ministre a par ailleurs rassuré que la centrale nucléaire de Ain Oussara, qui est un réacteur de recherche de 15 MW ne représente aucun danger pour la région. M. Yousfi répondait à la préoccupation d'un député qui a exprimé ses craintes sur le risque de fuites de substances radioactives, après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, endommagé par le séisme du 11 mars dernier. Le réacteur (El salem), poursuit le ministre, est doté d'un système de refroidissement et d'une clé pour sa fermeture en cas d'urgence, a ajouté le ministre. D'ailleurs, une équipe de chercheurs algériens suit avec attention ce qui se passe au Japon pour récolter les données sur cet accident nucléaire, a encore ajouté M. Yousfi.