Les hommes, victimes des agressions commises par les femmes, optent pour le silence Renversement de l'équation. Les hommes sont de plus en plus, victimes des agressions commises par les femmes. «Effectivement, des hommes mariés et plusieurs autres célibataires se sont rapprochés de nos services aux fins de se faire délivrer des certificats médicaux d'incapacité leur permettant de poursuivre en justice des femmes les ayant agressés», a affirmé un médecin exerçant dans les urgences médicales et chirurgicales du CHU d'Oran. En effet, la gent masculine n'est pas indemne de certains comportements, allant jusqu'aux violences physiques, exercées par l'épouse, la copine ou la voisine. C'est le cas de cette femme qui, pour avoir tabassé son époux à l'aide d'un marteau, lui a causé une incapacité de travail de 36 jours, cette femme d'une trentaine d'années résidant à Gdyel, a été condamnée en fin 2010 à 6 mois de prison ferme et une amende de 20.000 dinars. Le verdict est loin de satisfaire l'accusée qui vient de faire appel estimant que son époux lui a causé trop de mal en prenant à une deuxième épouse. Dans un passé récent, deux autres femmes, proches l'une de l'autre, ont sauvagement tué un homme au boulevard Maâta, près du quartier populaire de Derb et cela, en lui assénant plusieurs coups de couteau. Les agressions féminines contre les hommes sont nombreuses et les mobiles tout aussi nombreux. En plus des violences physiques, les agressions et les dépassements moraux, dont les insultes et les vexations verbales, font, de plus en plus, rage. «On entend chaque jour les cris hystériques de notre voisine qui insulte, pendant de longues heures, son mari le traitant de tous les noms d'oiseaux», a affirmé Salah habitant du centre-ville d'Oran. En somme, le sujet est tellement tabou que «les hommes agressés par des femmes, optent pour le silence de peur d'être méprisés par leur entourage trop moqueur», a affirmé un sociologue. En tout, les menaces, coups et blessures volontaires à l'aide d'armes blanches et même contre les époux et épouses ont tous dépassé le sens de l'entendement. Les bilans donnés par le groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran sont plus que révélateurs. En 2010, près de 250 cas ont été enregistrés. Les menaces verbales et même écrites accompagnées de l'utilisation des armes blanches prennent de l'ampleur. La même instance a recensé 110 cas durant l'exercice de l'année écoulée. Des familles entières sont menacées d'éclatement «Des centaines de divorces sont enregistrés annuellement», indique-t-on auprès des services municipaux tout en refusant de donner, avec exactitude, le nombre de cas recensés en 2010. «Mon mari, qui est ouvert d'esprit et progressiste, cède à toutes mes initiatives», a affirmé Narimen, employée dans une administration publique ajoutant que «seule la communication peut constituer la clé de la réussite du foyer conjugal». «Pourvu que ça débouche vers le bon sens à savoir, l'entente des couples et la pérennité des foyers», a expliqué un sociologue. L'homme méditerranéen, connu pour son caractère quelque peu spécifique, caractérisé par son sens de la supériorité, n'est plus celui d'antan. La société algérienne se retrouve, de ce fait, tributaire des modèles de vie importés d'ailleurs. Les spécialistes sont unanimes à dire que les dernières mutations mondiales ont contribué à l'éclatement des unités sociales.