Durant ces trois dernières années, le phénomène des agressions sexuelles a connu une hausse alarmante. Des sources médicales font part de 892 victimes enregistrées au service de la médecine légale du CHU d'Oran. Mais le fait saillant à relever est qu'il n'y a pas que les femmes et enfants qui sont la cible des pervers. On compte 125 hommes dans le lot. Selon le bilan des services de la santé, les mineurs sont les plus exposés à ces attentats à la pudeur. En témoignent les 544 mineurs -âgés de moins de 17 ans- qui ont été victimes de sévices sexuels durant les trois dernières années. Et cela, sans compter les cas non déclarés. Selon nos sources, «le service de la médecine légale reçoit, chaque jour que Dieu fait, 2 à 4 victimes de sévices sexuels dont la majorité sont des mineurs». Un spécialiste de la santé affirmera dans ce contexte qu'il y a «une recrudescence alarmante de la violence sexuelle dans la société», ajoutant qu'«il faudrait lancer une réflexion et des études pour déterminer les causes de cette violence et y remédier». D'autres spécialistes avancent que «la toxicomanie est en partie à l'origine de cette violence qui ronge notre société. «La consommation de drogues et de psychotropes fait perdre à beaucoup d'individus leur équilibre mental. Elle a des retombées sur leurs comportements, les rendant agressifs, parfois même envers leurs proches. Les affaires de mauvais traitements sur ascendants que traitent les services de sécurité au quotidien en sont la preuve», souligne-t-on. Par ailleurs, et toujours à propos des agressions sexuelles, un psychologue dira: «Bien que les chiffres avancés à propos des agressions sexuelles sont aussi importants qu'effarants, ils demeurent loin de la réalité vu que la majorité des victimes préfèrent garder le silence, évitant ainsi les mauvais jugements de la société.» En ce qui concerne les délits de coups et blessures volontaires, «le service de médecine légale reçoit quotidiennement entre 40 et 80 victimes en quête de certificats médicaux d'incapacité pour engager des poursuites judiciaires contre leurs agresseurs. Et, en plus, la majorité de ces victimes arrivent au service avec de graves blessures», apprend-on encore.