Dans ce bras-de-fer opposant les résidents au ministère de la Santé, ce sont les patients qui trinquent. C'est décidé! Les médecins résidents maintiennent leur mouvement de grève illimitée. «Nous maintenons notre débrayage jusqu'à la satisfaction de notre plate-forme de revendications», a annoncé, hier, le Dr Mohamed Sahnoune, porte-parole du Collectif national des médecins résidents algériens (Calma), par téléphone. Le Dr Sahnoune a expliqué que les délégué du Cama se sont référés à leurs collègues au niveau des différents centres hospitalo-universitaires du pays pour décider de la suite à donner à leur action. «Leur réponse a été claire: nous poursuivons la grève», a-t-il affirmé. Autant dire que la réunion des délégués du Cama avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, n'a rien apporté de concret à leurs revendications. Ils ont été reçus, lundi, au ministère. La réunion a duré toute la journée. Finalement, la montagne a accouché d'une souris. Pourtant, cette réunion a été annoncée en grande pompe. Elle a suscité l'espoir des résidents quant à la satisfaction de leurs doléances. «Les 22 délégués nationaux ont été reçus et ont débattu avec les représentants du ministère», s'était félicité le Dr Benhabib, membre du Cama. Au cours de cette réunion, les deux parties ont décidé la mise en place de trois commissions mixtes (ministère-résidents) pour prendre en charge les doléances des grévistes. Le statut, le service civil et les doléances pédagogiques sont concernés. Les premières conclusions de ces trois commissions conjointes doivent être présentées dans deux semaines. Le Dr Benhabib a souligné que le ministre a promis de «soutenir et respecter les décisions prises par ces commissions». Les délégués avaient affiché leur satisfaction car les portes du dialogue avaient été, enfin, ouvertes. Seulement, la réunion s'est soldée par...un clash! Avouons-le, la grève des résidents est symptomatique de la situation délétère dans laquelle se morfond le secteur de la santé. Il a fallu presque un mois de lutte pour que les contestataires soient reçus par le ministre. Résultat des courses: la grève est maintenue. Entre-temps, les malades en pâtissent. Des voix se sont même élevées pour revendiquer le transfert des cas nécessitant des interventions chirurgicales urgentes vers l'étranger. Les plus hautes autorités du pays sont interpellées. Elles doivent apporter des réponses convaincantes aux points inscrits dans la plate-forme de revendications des médecins résidents. «Il est hors de question de faire des concessions sur les points contenus dans cette plate-forme», a tranché le Dr Sahnoune. Le bras de fer entre les résidents et la tutelle continue. Il est impératif d'apporter les solutions idoines à cette problématique. Il y va de la santé de tous les Algériens.