La sentence est tombée une vingtaine de jours après le rassemblement des éléments de ce corps devant l'APN. 25 jours à peine après le mouvement de protestation mené par les gardes communaux, les têtes commencent à tomber. Le directeur général de la garde communale au ministère de l'Intérieur, Nenouche Abdelkrim, a été relevé de ses fonctions jeudi dernier, apprend-on auprès d'une source bien informée. Le nom de son successeur n'est pas encore avancé. Le motif de son limogeage serait relatif à la mauvaise gestion de son secteur notamment sur le plan social. Cela s'est produit alors que les gardes communaux comptent, d'après leur coordinateur national, reprendre le mouvement de protestation après leur marche suivie d'un rassemblement imposant qui s'est tenu devant l'APN le 7 mars 2011. Aussi, il est relevé que juste après leur action, les membres de ce corps de sécurité, tout en accusant leurs structures régionales hiérarchiques de mener un travail de sape contre les frondeurs, ont pointé du doigt le ministre de l'Intérieur de mener des négociations avec des inconnus étrangers à leur corps. De plus, selon leur coordinateur, ils seront cette fois plus nombreux à se rassembler devant le siège de la Présidence pour exprimer leur mécontentement contre les décisions prises par le ministère de l'Intérieur en réponse à leurs revendications. Il faut noter que leur tutelle a décidé de soumettre au départ à la retraite anticipée ceux âgés de plus de 45 ans et ayant au moins 15 ans de service. Exigence que refusent catégoriquement les gardes communaux. Cela, en plus des autres revendications toujours insatisfaites, telles que l'augmentation des salaires et les indemnités. Pour rappel, déterminés à arracher leurs droits, des milliers de gardes communaux venus des quatre coins du pays ont investi, le 7 mars dernier, la place des Martyrs à Alger. Très nombreux, plus de 5000 selon des estimations de leurs représentants, ils ont fait reculer et bravé tous les cordons de sécurité dressés devant eux en battant le pavé le long du boulevard Zighoud-Youcef et ce, depuis la place des Martyrs jusqu'au siège de l'Assemblée populaire nationale. La procession que rien ne semblait pouvoir arrêter a pu forcer tous les cordons de sécurité sans qu'il n'y ait des heurts avec les agents de maintien de l'ordre. Depuis la place des Martyrs, la foule est parvenue jusqu'au siège de la chambre basse du Parlement où un imposant rassemblement a été tenu. Dans leur plate-forme de revendications contenant plus de 13 points, les gardes communaux refusent la dissolution de leur corps et leur affectation à d'autres services. Ils exigent, entre autres, leur indemnisation, un statut particulier et l'augmentation des salaires avec effet rétroactif à partir de 2008. «Nous réclamons une hausse des salaires et des indemnités de service à l'instar de tous les autres corps de sécurité», expliquent-t-ils. Les manifestants exigent que cette augmentation soit applicable rétroactivement à partir de 1994, date de la création de ce corps, qui compte actuellement près de 120.000 hommes. «Nous n'avons droit qu'à 21 jours de congé par an. Nous participons à des opérations de ratissage de maquis sans casques, ni gilets pare-balles ni couverture sociale», font-ils encore remarquer. Selon des manifestants, environ 5000 gardes communaux ont été tués depuis 1994 dans des violences impliquant des groupes islamistes armés en Algérie.