L'Arpt menace de retirer l'autorisation d'exploitation à une dizaine de providers pour non-paiement des redevances annuelles. Ils communiquent beaucoup. Près de 33 millions d'Algériens ont un téléphone portable. Selon les chiffres avancés par l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (Arpt), ils sont exactement au nombre de 32.780.165 abonnés à la fin de l'année 2010, soit une hausse de 50.341 abonnés par rapport à 2009. Sur les 36 millions d'habitants, seulement trois millions ne sont pas joignables par téléphone portable. «Qui sont-ils?» Il s'agit, entre autres, de retraités et des bébés puisque la majorité des enfants possèdent déjà des téléphones portables. L'opérateur de téléphonie mobile OTA (Orascom Telecom Algérie, Djezzy) reste le plus grand opérateur en détenant 46% de part de marché avec 15.087.393 abonnés. Malgré son différend avec les autorités algériennes, Djezzy n'a pas perdu sa cote auprès des clients. Le nombre d'abonnés est en hausse par rapport à 2009 où il en comptait 14.617.642. C'est ce qu'a avancé le responsable de la communication de l'Arpt, Fayçal Medjahed. Contrairement à Djezzy, le nombre d'abonnés d'ATM (Algérie Télécom Mobilis, public) a reculé passant de 10.079.500 abonnés en 2009 à 9.446.774 en 2010. Ainsi, la part de marché de Mobilis est estimée à 28,8%. Watania Télécom Algérie (WTA, Nedjma) comptait, pour sa part, 8.245.998 abonnés en 2010, en hausse par rapport à 2009 (8.032.682), soit une part de marché de 25,2%. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile a baissé en 2010, atteignant 90,30%, comparativement à 2009 où il était de 91,68%, a relevé la même source. Concernant la téléphonie fixe, le responsable indique que le nombre d'abonnés est repassé au-dessus de la barre des 3 millions d'abonnés. Jusqu'au 28 février dernier, un peu plus de 3 millions d'abonnés ont été comptabilisés. Le groupe public Algérie Télécom, seul sur le marché, comptait à cette échéance très récente 2.537.000 abonnés à la téléphonie fixe filaire et 533.300 au WLL (Wireless Local Loop), réseau sans fil utilisant les ondes hertziennes, précise M.Medjahed. Pour l'Internet haut débit, le responsable estime le nombre de clients abonnés aux différents réseaux d'Adsl à 830.000 à fin février 2011, soit un taux de pénétration d'environ 10%. Sur un autre plan, la présidente de l'Autorité de régulation (Arpt) a indiqué que celle-ci serait prête à retirer les autorisations d'exploitation à une dizaine de fournisseurs d'accès à Internet (providers), pour non-paiement des redevances annuelles et/ou des frais de gestion des numéros. Ainsi, plusieurs cybercafés seraient déconnectés. «Il y a une dizaine d'Internet service providers qui n'ont pas encore répondu aux mises en demeure. Nous allons leur retirer les autorisations, sauf s'ils se manifestent», a déclaré la présidente de l'Arpt, Mme Zohra Derdouri. L'Autorité de régulation a déjà procédé récemment, au retrait définitif des autorisations de 34 fournisseurs. «Le retrait d'autorisation d'exploitation à ces 34 providers avait été décidé après un long processus», a-t-elle expliqué. La responsable précisera qu'«il s'agit de fournisseurs qui n'activaient plus depuis plus de deux ans. Nous leur avons adressé des lettres de rappel par voie de presse et par huissier de justice leur enjoignant de procéder au dit paiement, mais ils n'ont pas obtempéré». Elle a relevé, toutefois, que deux de ces fournisseurs, parmi les 34 ont repris contact avec l'Arpt après la décision de retrait des autorisations et leurs situations «sont en train d'être réétudiées». Le Conseil de l'Arpt, qui avait accordé des autorisations d'exploitation des services Internet à 73 providers, a décidé le retrait des autorisations à 34 d'entre eux le 26 janvier 2011. Du coup, les autorisations d'extension par l'installation de nouveaux points de présence délivrées à ces sociétés, leur ont été également retirées. Concernant la loi d'août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, la responsable de l'Arpt a estimé que cette loi s'était révélé: être un «édifice solide qui a pu répondre à la majorité des problématiques d'ouverture et de régulation du marché, mais qui demande l'introduction de dispositions complémentaires».