Les militants de base sont déjà partants pour cette joute. Le FFS réunira, demain, son conseil fédéral à Tizi Ouzou dans l'optique d'entériner sa logique participationniste aux élections partielles, décidées par le ministère de l'Intérieur avant la fin du mois de mars 2003. En effet, la formation d'Aït Ahmed, malgré tout le climat hostile qui a entouré le rendez-vous du 10 octobre dernier, ne veut pas faillir à son mot d'ordre, dont elle fait désormais un sacerdoce, «barrer la route aux prédateurs et aux pyromanes». Toutefois, au-delà de l'adhésion à cette dynamique salvatrice pour la région, ce sont d'abord les calculs politiciens qui priment. A ce titre, les prochaines partielles représentent quelque 700 sièges aux locales et leur pendant en strapontins au Sénat. Une équation dont le FFS veut sortir vainqueur afin de bonifier son statut désormais reconnu, qui est celui de «parti national», sorti du ghetto kabyle. Pour rappel, le FFS avait remporté, parfois même à la Pyrrhus, 29 APC à travers la wilaya de Tizi Ouzou (celle de Beni Zmenzer reste toujours en instance), lors des dernières municipales. Faisant abstraction des menus taux de participations, le vieux parti de l'opposition avait jubilé à sa «victoire politique». Pour la prochaine consultation partielle, fixée par Zerhouni avant la fin du premier trimestre de l'an 2003, à cause de «la contrainte du mois de ramadan ainsi que l'hiver rigoureux en Kabylie», 60 communes, dont 30 à Tizi Ouzou, seront concernées par l'opération électorale. Le FFS, fidèle à son engagement de l'automne dernier, est déjà partant pour ces joutes. Place, à présent, à la «réunion des conditions inhérentes au déroulement ainsi que la préparation logistique», d'où la convocation de tout l'état-major régional du parti pour demain à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Du côté des ârchs, le leitmotiv est clair là-dessus: «Pas d'élections avant la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Un jusqu'au-boutisme réitéré lors du dernier conclave de la Cadc à Fréha. Or, le remake du scénario dramatique du 10 octobre et qui a plongé toute la Kabylie dans le désarroi n'est pas à écarter pour le prochain printemps, même si les bonnes volontés ne manquent pas des deux côtés.