Le parti d'Ouyahia ne veut pas user de sa majorité pour faire passer des amendements. le Conseil de la nation a repris ses travaux en séance plénière, hier, par l'examen de la loi de finances 2003 après sa présentation par le ministre des Finances, M.Mohamed Terbèche, les membres du conseil examineront également le texte de loi relative aux waqfs, mercredi prochain. Si à l'Assemblée nationale, le gouvernement Benflis était à l'aise avec sa majorité parlementaire, au Conseil de la nation le ministre des Finances devra discuter avec la majorité sénatoriale du RND qui possède encore et, malgré sa courte défaite aux locales 80 sénateurs, soit un tiers du Conseil de la nation. Un groupe parlementaire assez puissant pour faire barrage à la loi en étude. Mais cette majoritaire ne fait pas peur au FLN qui même s'il possède une majorité à l'Assemblée avec 199 députés, ne dispose seulement que de 11 sénateurs au Conseil de la nation. D'autant plus que même si le RND était tenté de faire échec à la loi de finances du gouvernement Benflis, en votant contre ce texte, la loi sera signée par le Président de la République. Car, il existe dans la Constitution un article qui autorise le Président de la République à se passer du vote de la seconde Chambre et à signer la loi de finances 2003. Exception faite seulement à la loi de finances. Le RND, qui garde ses 80 sénateurs jusqu'au 30 décembre 2003, date du renouvellement d'un tiers des membres du Conseil de la nation, n'a finalement qu'une majorité de «façade». Une majorité qui lui a tout de même permis d'imposer son représentant, M.Abdelkader Bensalah, à la présidence du Sénat. Pour le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, il n'est pas question de faire de l'opposition au gouvernement et constituer un rempart pour le démarrage économique du pays et c'est pour cela qu'il a placé plusieurs membres de son parti acquis à sa ligne et à sa cause, pour conduire le parti sur la bonne voie. Même, si le débat au Conseil de la nation n'a pas une grande incidence sur le vote des sénateurs, il reste néanmoins que c'est un parcours obligé pour le ministre des Finances et du gouvernement Benflis afin de légitimer son programme et d'asseoir sa politique économique et sociale.