Le ministre n'a eu aucun mal à convaincre les sénateurs. Comme il fallait s'y attendre, la loi de finances 2003 est passée au Conseil de la nation comme «une lettre à la poste». La majorité des membres du Conseil de la nation, toutes tendances confondues, a adopté, mercredi soir, la loi de finances et du budget 2003. 133 voix ont exprimé le «oui» attendu par le ministre des Finances, soit 100 % de l'ensemble des membres présents et ceux représentés par procuration. Le ministre des Finances, Mohamed Terbèche, qui s'est réjoui de cette adoption facile a souligné, à cette occasion, que la loi vise essentiellement l'élévation du taux de croissance, la diminution du chômage, la protection du pouvoir d'achat et l'élargissement de la chaîne de la solidarité nationale. Il a également précisé que l'élévation du taux de croissance n'est pas du ressort de l'Etat uniquement, mais aussi une responsabilité qui incombe à l'ensemble des institutions, les partenaires socio-économiques ayant contribué à l'élaboration de cette loi. M.Mohamed Terbèche a répondu mercredi, lors d'une séance plénière, aux questions des députés autour du projet de loi de finances 2003. La majorité des interventions a été concentrée sur le motif choisi: le secteur d'élaborer ce projet sur la base d'un prix de baril de pétrole à 19 dollars alors que le prix actuel est à 25 dollars, M.Terbèche a indiqué à ce propos que l'objectif consiste à «constituer une réserve pour le financement de la caisse de régulation des recettes afin de pouvoir financer les projets de développement à moyen terme indépendamment des perturbations des prix du pétrole». Pour ce qui des réserves de change et leur exploitation dans la relance du développement, M.Terbèche a précisé qu'elles sont «un indicateur principal de la situation externe du pays et sa capacité d'honorer ses engagements financiers en cas de chute importante des prix du pétrole».Pour ce qui est du taux de croissance prévu par le projet de loi de finances 2003, estimé à 4,5 %, M.Terbèche a affirmé aux sénateurs - qui ont qualifié ce taux de faible et proposé un taux de 6 % - que «le taux de croissance prévu est considérable si l'on tenait compte de la situation qui a prévalu ces dernières années». S'agissant de la répartition des budgets sectoriels pour l'année 2003 qui a négligé, selon l'intervention des sénateurs, le volet social, le ministre des Finances a précisé que les dépenses sociales de l'Etat sont passées de 94,3 milliards de dinars en 1993 à près de 385 milliards soit 8,5% du produit intérieur brut (PIB). Enfin , M.Terbèche a conclu en indiquant que l'année prochaine connaîtra de grandes avancées dans le secteur de l'emploi notamment avec la création de 100.000 postes saisonniers et une enveloppe de 1,5 milliard et l'emploi de 22.000 personnes grâce au soutien de la caisse d'emploi des jeunes ainsi que la prise en charge de 20.000 universitaires et techniciens supérieurs par des contrats de pré-emploi.