L'après-midi de mercredi dernier a été un moment fort dans la grande salle de spectacle. La salle était pleine comme un oeuf mais l'organisation était à la hauteur de l'affluence du public constitué principalement de jeunes. C'est l'association culturelle «Rusazus» de la localité d'Azeffoun qui a initié un gala de solidarité en réussissant le pari de réunir pas moins de six dont une chanteuse tous très estimés dans la région. Il s'agit de Yasmine, Aït Hamid, Youcef Guerbas, Djilali Hamama, Chérif Douzene et Si Mohamed Mohamed. Le public a eu droit ainsi à la chanson kabyle rythmée et sentimentale mais aussi à la chanson châabi. Le chanteur Si Mohamed a été le premier à monter sur scène pour interpréter de très belles chansons de notre terroir, du châabi algérien. Le public, qui ne connaissait pas auparavant le nom de cet artiste a eu l'agréable surprise de découvrir en Si Mohamed Mohamed un chanteur qui maitrise vraiment le difficile art populaire algérien légué par l'icône El Hadj M'hamed El Anka aux générations futures. D'ailleurs, en s'apprêtant à quitter la scène pour céder la place aux autres artistes invités, le public n'a pas manqué de lancer des rappels et de demander encore d'autres chansons. Si Mohamed Mohamed a acquiescé et repris alors sa mandoline pour interpréter deux chansons d'Akli Yahiatene, au grand bonheur de l'assistance qui applaudissait sans interruption. Si Mohamed sera suivi par Chérif Douzane qui possède une voix d'or grâce à laquelle il va sans doute aller loin dans son parcours de chanteur. Il a interprété avec brio des chansons de grands artistes kabyles comme Takfarinas. Chérif Douzane a offert d'agréables instants de gaité à une assistance qui en demandait encore plus. Le tour de Yasmine, une nouvelle étoile montante de la chanson kabyle, est arrivé. Celle-ci n'a pas eu trop de mal à maintenir la même ambiance festive. Le spectacle se poursuit ensuite avec Youcef Guerbas qui a fait monter d'un cran l'ambiance électrique qui dominait la salle. Mais avant lui, ce fut Djilali Hamama qui a enchainé quelques- unes de ses chansons sentimentales où l'amour est synonyme de déchirure avant de revenir vite aux chansons rythmées vu que le public, qui était dans la salle, était venu spécialement pour s'éclater. Djilali Hamama a été à la hauteur d'autant plus que son nouvel album 2011 venait de sortir dans les bacs. Dommage qu'il n'a pas saisi cette opportunité pour en interpréter une. Avant la fin du gala, c'était au chanteur le plus attendu Aït Hamid de mettre le feu aux poudres grâce à ses chansons vivantes, à sa voix suave et à ses musiciens qui ont fait preuve de professionnalisme et d'une complicité totale. Aït Hamid a interprété plusieurs de ses chansons dont une bonne partie était apprise par coeur par ses fans. Ces derniers, en effet, l'accompagnaient et répétaient en choeur de longs couplets. C'est sur cette touche de symbiose que s'est poursuivi ce gala de solidarité en espérant qu'il y en aura d'autres non seulement pour s'amuser mais aussi pour sauver des vies humaines.