Les résidents, tout comme les étudiants, réclament l'intervention des hautes autorités pour désamorcer une crise qui s'envenime. Le problème des résidents en sciences médicales est loin de connaître un dénouement. Après plus d'un mois de grève aucune solution ne se profile à l'horizon. Bien au contraire, la situation ne fait qu'empirer de jour en jour. Et le dernier communiqué du ministère de la Santé n'est pas de nature à arranger les choses! Selon le Dr Benhabib Amine, délégué national de la Coordination autonome des médecins résidents algériens (Camra), cette note qui demande aux résidents de choisir de nouveaux délégués pour rouvrir les négociations, «les a outrés, même dégoûtés». Le Dr Benhabib, affirme que «le ministère veut nous mettre à l'écart. Or il oublie que nous avons été élus démocratiquement par nos pairs. De ce fait, nous resterons et serons les représentants légitimes des résidents». Il ajoute que «s'il veut dialoguer cela se fera avec nous, et il sait très bien ce qu'on demande avant toute négociation: l'abrogation du service civil». Le Dr Benhabib assure que le Camra est un bloc solidaire et aucune tentative de déstabilisation n'aboutira. «On est tous déterminés à nous battre jusqu'au bout, on a tous le même but, la même volonté et rien ni personne ne pourra changer cela», affirme-t-il. Pour ce qui est du sit-in d'hier, «il va dans la continuité de nos actions qui ne prendront fin, qu'à la satisfaction totale de nos revendications». D'après le Dr Benhabib, «même s'ils n'ont pas été reçus à la Présidence, tout s'est bien passé». Contrairement aux étudiants, les médecins n'ont subi aucune violence policière. «On s'est, comme d'habitude, organisés pour encadrer nos collègues afin d'éviter tout débordement ou dérapage», explique-t-il. N'ayant pour le moment reçu aucune réponse convaincante, les résidents réfléchiraient à la possibilité d'un sit-in permanent devant la Présidence. Le sit-in d'hier, tout comme celui de mercredi, a vu la participation des internes en médecine de 7e année. «On est là par solidarité pour nos aînés», affirme pour sa part le Dr Mokadem, délégué de ces internes. Il insiste sur le fait que les résidents se battent pour l'intérêt de tous les médecins et futurs médecins algériens. «Il est de notre devoir de les soutenir, leurs doléances sont pour le bien de la santé algérienne, c'est-à-dire les patients et les praticiens», défend-il. Toutefois, il tient à préciser que même les internes ont des doléances propres à eux et qui n'ont reçu aucun écho de la part de leurs deux tutelles respectives à savoir le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur. C'est pour cette raison que les internes ont décidé de reconduire aujourd'hui et demain, comme la semaine dernière, une grève de deux jours. «Si personne ne prend en compte nos réclamations, on se verra contraints d'entamer, dès la semaine prochaine, une grève illimitée», conclut le Dr Mokadem.