Le ministre a estimé que les revendications des grévistes du Centre des chèques postaux d'Alger-Centre «sont légitimes et non contraignantes». Le passage du ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, jeudi dernier à l'APN, était une occasion pour revenir sur plusieurs sujets d'actualité. En marge d'une session consacrée aux questions orales, le ministre a écarté la possibilité d'un règlement à l'amiable du conflit avec Djezzy avant la fin de l'opération d'évaluation de cet opérateur de téléphonie mobile. Selon lui, le gouvernement «rejette» la demande égyptienne de résoudre le conflit à l'amiable avant «l'aboutissement de l'opération d'évaluation» qui a été confiée à un cabinet international. «Une fois l'évaluation terminée, nous pourrions étudier des solutions à l'amiable», a-t-il dit. S'exprimant sur le mouvement de grève entamée par les fonctionnaires du Centre des chèques postaux d'Alger-Centre (1er- Novembre), le ministre a estimé que les revendications «sont légitimes et non contraignantes», et qu'elles étaient déjà prises en charge. Il a également expliqué que les représentants de la poste étaient en négociation avec la tutelle autour des revendications des travailleurs. Il a relevé que ce mouvement avait influé sur le fonctionnement du réseau des CCP, en plus du mouvement de solidarité de quelques postiers qui ont observé quelques heures d'arrêt de travail. Après donc la prise en charge des revendications des grévistes, le ministre a assuré que les retraits d'argent se faisaient normalement depuis mercredi dans les bureaux de poste. «Les salaires ont été versés à temps aux bureaux de poste, et je rassure les citoyens qu'ils n'ont pas à s'inquiéter concernant leurs salaires et que chacun pourra retirer son salaire sans le moindre retard ni problème», a-t-il affirmé. M.Benhamadi a relevé avoir constaté, après des visites à l'intérieur du pays, les conditions «difficiles et pénibles» dans lesquelles travaillaient les fonctionnaires de la poste. «Dans certains bureaux de poste, les conditions de travail ne sont pas du tout convenables», a-t-il admis, précisant que cette situation est aggravée par le manque de liquidités, qui a poussé le citoyen a être plus exigeant et donc agressif. Concernant le problème de manque de liquidités au niveau des centres de paiement d'Algérie poste dans certaines wilayas, M.Benhamadi a affirmé que cette situation sera réglée après l'émission des billets de 2000 DA et l'introduction de nouveaux mécanismes de paiement tels, le paiement électronique, l'utilisation des chèques et les transferts de compte en compte. Dans ce contexte, le premier responsable du secteur a mis l'accent sur «l'absence de la culture d'utilisation des chèques», estimant injustifiée la réticence des citoyens. Selon le représentant du gouvernement, les citoyens pourront utiliser les cartes de paiement électroniques à partir de 2012. «L'Algérie appliquera à partir de 2012 le système de paiement par cartes électroniques au niveau de certaines sociétés pour une première expérience pilote», a-t-il déclaré faisant savoir que le choix a été porté sur Sonelgaz, Naftal, Algérie Télécoms et l'Algérienne des eaux ainsi que certains centres commerciaux ayant donné leur accord. Sur un autre plan, le ministre a annoncé que Algérie Poste s'est fixée l'objectif de créer une banque postale. «La poste vise la création d'une banque postale comme objectif essentiel et primordial, et elle y travaille avec un esprit d'engagement que commande ce nouvel enjeu», a-t-il dit, ajoutant: «Nous sommes prêts à relever ce défi et accepter la concurrence, mais il faut que nous soyons réellement mobilisés pour faire face aux nouveaux enjeux.»