En cette deuxième quinzaine d'avril, il y aura l'animation de pas moins de trente galas artistiques avec la participation de plus de quatre-vingts chanteurs d'expression kabyle à travers les vingt et une daïras que compte la wilaya de Tizi Ouzou. La fête sera totale et inédite. Depuis samedi dernier, les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou vivent au rythme de la fête et du recueillement et ce, à l'occasion du trente et unième anniversaire des événements du Printemps berbère d'avril 1980. Cette année, les festivités s'annoncent grandioses puisqu'en plus de l'enrichissement du programme d'animation, une innovation vient d'être ajoutée au décor. Il s'agit de l'élargissement des activités commémoratives aux vingt et une daïras que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Aucune localité ne restera en marge de la commémoration de cet anniversaire. C'est à l'initiative de la direction de la culture et des associations culturelles locales qu'une telle manière de marquer cette date, fêtée chaque année avec le même faste, a pu être concrétisée. A la Maison de la culture de Tizi Ouzou, c'est samedi dernier à 11 heures que la cérémonie d'inauguration d'une Semaine de l'amazighité a eu lieu en présence d'un public nombreux et fidèle à cette date anniversaire ayant permis à la langue amazighe de recouvrer une place considérable sur le plan institutionnel aujourd'hui. D'ailleurs, plusieurs conférences seront animées non pas par des militants du Mouvement culturel berbère, comme cela se faisait à une certaine époque, mais elles le seront plutôt par des responsables qui occupent des postes à la tête d'institutions étatiques ayant en charge la promotion de la langue amazighe. C'est le cas du Docteur Abderrezak Dourari, directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight, qui a animé une communication au sujet des perspectives et des conditions de l'aménagement de la langue amazighe. L'institution scientifique que dirige Dourari est rattachée au ministère de l'Education nationale, rappelle-t-on. De son côté, Youcef Merahi, secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité rattaché à la présidence de la République, est invité pour faire le point sur l'enseignement de la langue amazighe, devenu effectif en septembre 1995 suite au boycott de l'année scolaire et universitaire 1994-1995. Youcef Merahi sera accompagné des responsables de l'Association des enseignants de tamazight. Ramdane Boukhrouf, chef du département de la langue et de la culture amazighes de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, établira également un bilan et parlera des perspectives du département qu'il dirige. Plusieurs autres communications ont été prévues sur d'autres questions inhérentes à l'amazighité, notamment sur la presse et l'éveil identitaire, libre débat sur le Printemps berbère, les recommandations de la commission nationale de la réforme du système éducatif concernant l'enseignement de la langue amazighe, le rôle de la radio Chaîne II dans la promotion et la valorisation du patrimoine et des parlers amazighs, les grands traits de la poésie de Slimane Azem et enfin, l'apport de l'image dans l'épanouissement de la langue amazighe. Chaque jour, la Maison de la culture abritera la projection d'un film en tamazight, ainsi qu'un récital poétique. Au théâtre régional Kateb-Yacine, dirigé par Fouzia Aït El Hadj, la commémoration de l'anniversaire du Printemps berbère sera marquée par une présentation quotidienne de trois pièces de théâtre en kabyle. Les représentations ont commencé samedi dernier. La direction de la culture a programmé des galas dans toutes les daïras pour la journée du 20 avril. Parmi les chanteurs célèbres qui seront au rendez-vous de la Journée de l'amazighité, on peut citer Lounès Kheloui, Moh Ou Belaïd, Djilali Hamama, Ali Meziane, Brahim Tayeb, Rabah Ouferhat, Ouzib Mohand Ameziane, Lani Rabah, Taleb Tahar, Djamel Allam, Youcef Guerbas, Ali Ideflawen, Sihem Stiti, Mehdi Mezeghrane et Nordine Debiane. Au village natal de Matoub Lounès, Taourirt Moussa, il est prévu une cérémonie de recueillement sur la tombe du Rebelle, une exposition sur Matoub Lounès, sa vie et son oeuvre et enfin un gala artistique avec Moumouh, Zedek Rachid et Si Lekhel.