«Qui aurait enlevé le professeur? Pour quels desseins aurait-il été kidnappé? Pourquoi a-t-il disparu subitement?» Ce sont là les questions angoissantes qui reviennent tel un leitmotiv chez les étudiants en philosophie et ceux des sciences de la communication qui ont observé, jeudi matin, un sit-in de solidarité au profit de leur professeur qui n'a pas donné signe de vie depuis mardi dernier. A bord de sa voiture, une Peugeot 206, le professeur, âgé de 53 ans, a disparu depuis le 19 avril dernier. Se trouvant dans le Centre de recherche anthropologique, le Crasc, l'enseignant aurait reçu un appel téléphonique au milieu de la journée de mardi. Il aurait pris un rendez-vous pour l'Ecole nationale de l'enseignement technique d'Oran. Et depuis, le professeur, membre de la Coordination pour le changement et la démocratie d'Oran, n'a plus donné signe de vie. A la nuit tombante, son épouse n'arrivait pas à le joindre sur son téléphone qui sonnait sans que personne ne réponde. Le mobile de M.Kerroumi a cessé de sonner en fin de journée de jeudi soit plus de 48 heures après sa disparition. Un rassemblement a été organisé par les étudiants à la faculté des sciences de la communication, juste après l'annonce de cette disparition. Les étudiants ont été appuyés par leurs professeurs qui ont, sur le champ, mis en place un comité de suivi de la désormais affaire Kerroumi Ahmed. La même affaire a suscité autant d'interrogations dans les rangs des défenseurs et sympathisants des droits de l'homme de la wilaya d'Oran, tous regroupés spontanément, jeudi, dans le bureau d'Oran. Jeudi après-midi, le siège de la Ligue algérienne des droits de l'homme a été submergé par une foule composée des professeurs universitaires, étudiants, journalistes et syndicalistes venus demander les nouvelles du professeur. Toutes les pistes ont été abordées y compris celle d'un éventuel crime crapuleux. Malgré le choc, les citoyens gardent toujours l'espoir de retrouver le professeur sain et sauf dans les plus brefs délais.