Les membres de la Cncd estiment que l'histoire est en marche et le changement du système politique impératif. Les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) ont été unanimes à souligner que le changement en Algérie est inéluctable et que c'est une affaire de temps. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à la salle Cervantès esplanade de l'hôtel Sofitel à Alger, les membres de cette Coordination ont explicité leur conception du changement qui doit intervenir en Algérie. Maître Ali-Yahia Abdenour parle d'échec du système à garantir la souveraineté au peuple après que ceux qui ont fait la guerre contre la France lui ont garanti l'indépendance. Il a estimé que le pouvoir a été volé au peuple. Ce vieux et infatigable militant des droits de l'homme a appuyé son argumentaire en citant les six Constitutions (en comptant celle en cours d'élaboration) existantes depuis l'Indépendance, la fraude électorale qui est au rendez-vous de toutes les élections, le culte de la personnalité, l'absence de justice, de démocratie, d'Etat de droit et de droit lui-même, un Parlement en panne d'idées, en manque de représentativité et de légitimité et la remise en cause de tous les acquis, la télévision diffusant encore la pensée unique. Pour impulser ce changement pacifique, la Cncd a appelé les forces politiques et sociales à fédérer leurs énergies pour s'inscrire dans la perspective de l'édification d'une République démocratique et sociale. Pour ce faire, la Coordination propose un projet politique pour une transition pacifique et démocratique en vue d'un changement radical du système politique. Elle propose la tenue d'une Conférence nationale pour désigner un Conseil national de transition démocratique (Cntd). Selon le document de la Cncd, le Cntd sera composé de personnalités résolument engagées pour le changement démocratique et la durée de son mandat ne saurait excéder 12 mois. «Ses membres ne pourront postuler à aucune candidature ou responsabilité après la phase de transition», est-il explicité dans le document portant plate-forme pour le changement démocratique. Le Conseil de transition aura pour mission de dissoudre toutes les institutions élues, de nommer un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes et d'engager le pays dans une refondation nationale dont la clé de voûte sera la rédaction d'une Constitution qui sera proposée au peuple algérien par voie référendaire. «Les priorités pour la reconstruction des autres institutions élues seront définies lors des conférences tenues sous l'égide du Cntd. Ces institutions seront issues d'élections balisées par un dispositif politique et juridique qui s'imposera à toutes les candidatures», explique la Cncd dans son document. Dans la foulée de la transition, le Cntd mettra en place une commission indépendante qui proposera les modalités de la restitution du sigle FLN à la mémoire collective. Selon le document, cette commission aura aussi pour mission d'établir la vérité et la justice sur toutes les atteintes subies par les Algériens et les Algériennes depuis l'Indépendance. Les membres de la Coordination estiment que l'histoire est en marche et le changement du système politique est impératif, d'autant plus que la conjoncture actuelle est favorable à cette étape.