Les familles se sont regroupées pendant plusieurs heures sans pour autant réussir à franchir les portes de l'APN. «Nous ne voulons pas d'argent, nous revendiquons juste un statut pour les victimes du terrorisme», réclamaient à tue-tête, hier les familles victimes du terrorisme. Pour elles, rien ne remplace la perte d'un proche. Regroupées devant le siège de l'APN, ces familles ont voulu faire entendre leur voix pour la énième fois. «Je ne comprends pas pourquoi toutes les revendications des autres parties ont été satisfaites, alors que rien n'a été fait pour nous», déplore Malika, dont le mari a été assassiné devant sa maison. Cette veuve, comme la plupart des familles, regrette l'indifférence des responsables qui tournent le dos aux familles des victimes. «Nous avons élaboré une plate-forme de revendications qui a été adressée à la Présidence et au gouvernement, mais aucune suite n'a été donnée», criait-elle en s'interrogeant où est l'Etat de droit? Les familles se sont regroupées pendant plusieurs heures sans pour autant réussir à franchir les portes de l'APN. Assiégées par les forces de l'ordre, elles se sont contentées de lancer des slogans dans l'espoir d'attirer l'attention, en vain. «Aucun élu n'a pris la peine de nous recevoir», se lamentent-elles en provoquant un tonnerre de réactions. «Nous voulons juste nos droits. Nous sommes des citoyens algériens et nous avons le droit à un statut», scandaient les contestataires étouffés par les services de police. Un père dont le fils a été assassiné, prend la parole: «Nous n'avons pas vendu nos enfants». Et d'ajouter: «Les repentis sont mieux considérés que les familles victimes du terrorisme». Le passage de la présidente de l'Organisation des familles victimes du terrorisme et des ayants droit, Rabha Tounsi, a jeté de l'huile sur le feu. Les familles ont vivement contesté sa présence sur place. «Vous avez marchandé avec le sang des victimes du terrorisme», criaient à haute voix les familles des victimes en dénonçant les organisations. «Nous ne voulons pas des organisations», clament-elles très fort. Ces familles sont déterminées à aller jusqu'au bout de leur combat. Elles sont pratiquement chaque semaine sur le terrain. Récemment, elles ont organisé plusieurs sit-in au niveau de la Présidence et au Palais du gouvernement. «Nous avons passé quatre nuits devant le Palais du gouvernement», affirme une mère qui a perdu sa fille.