Le colonel El Gueddafi a échappé à une frappe aérienne de l'Otan qui a tué son plus jeune fils et trois de ses petits-enfants dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli Samedi soir, des frappes ont également touché Misrata, ville rebelle assiégée depuis deux mois à 200 km à l'est de la capitale et où les combats font rage depuis plusieurs jours autour de l'aéroport. Dans la nuit, Moussa Ibrahim, le porte-parole du gouvernement, a annoncé que la maison de Seif al-Arab Mouamar El Gueddafi, 29 ans, le plus jeune des six fils du colonel El Gueddafi, avait été «attaquée avec de puissants moyens» qui ont tué le jeune homme et trois petits-enfants du dirigeant libyen. «Le Guide (Mouamar El Gueddafi) et sa femme étaient dans la maison avec des amis et des proches», mais il n'a pas été blessé, a-t-il ajouté, dénonçant «une opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays». M.Ibrahim avait auparavant accompagné la presse devant une habitation bombardée à Tripoli. Au vu de l'ampleur des dégâts, il semblait peu vraisemblable que quelqu'un qui se trouvait sur les lieux ait pu survivre. Seif Al Arab était le plus jeune des fils du dirigeant libyen et n'occupait pas de poste officiel connu. Mouamar El Gueddafi avait déjà perdu une fille adoptive en 1986 lors d'un bombardement américain à Tripoli. A Bruxelles, l'Otan a confirmé avoir mené des frappes «sur un bâtiment de commandement et de contrôle connu» dans ce secteur de Tripoli, mais pas la mort du fils El Gueddafi, assurant ne pas viser des individus. «Nous regrettons toute perte de vie, particulièrement celle de civils innocents», a déclaré dans un communiqué le général Charles Bouchard, commandant en chef de l'opération, soulignant que «toutes les cibles de l'Otan» étaient «de nature militaire». Depuis le début de l'intervention militaire occidentale le 19 mars, la plupart des responsables politiques des pays engagés ont expliqué que le mandat de l'ONU prévoyait de protéger les civils libyens, pas de tuer M.El Gueddafi, même s'ils réclament son départ. Mais certains sont restés plus ambigus. Le 20 mars, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, avait ainsi estimé qu'il y avait «une possibilité» que le colonel El Gueddafi soit directement pris pour cible. A Benghazi, fief de l'opposition, l'annonce de la mort de l'un des fils du dirigeant a été saluée par des tirs de joie. Des voitures ont paradé en klaxonnant sur le front de mer, tandis que des balles traçantes et des tirs de roquettes et de batteries anti-aériennes zébraient le ciel. Vendredi soir, Mouamar El Gueddafi a répété qu'il ne renoncerait pas au pouvoir, et invité les Etats-Unis et la France à négocier. L'Otan, qui a pris fin mars le commandement des opérations de la coalition internationale, a rejeté l'appel, de même que les rebelles. L'Alliance atlantique a assuré qu'elle poursuivrait «ses opérations jusqu'à ce que toutes les attaques et les menaces contre les civils aient cessé, jusqu'à ce que toutes les forces pro-El Gueddafi, y compris les tireurs embusqués, mercenaires et forces paramilitaires, soient rentrées dans leurs bases».