Le bras de fer qui oppose l'actuel SG de l'Onec à son chargé de communication risque de scinder l'organisation en deux. La domination du RND sur les organisations de masse semble toucher à sa fin. C'est le cas de le dire pour l'imposante Organisation des enfants de chouhada (Onec) qui connaît des turbulences conséquentes. Le député Tayeb Houari, chargé autrefois de la communication au secrétariat national, est passé à l'action pour destituer le secrétaire général «par intérim», Mohamed Belbachir. Une session extraordinaire du conseil national a été organisée la semaine dernière par les opposants à Belbachir à l'hôtel Essafir et à l'issue de laquelle Tayeb Houari a été élu secrétaire général. En même temps, Belbachir tenait une réunion similaire avec d'autres membres du conseil, peut-être les mêmes. Depuis, les deux groupes ne se parlent plus et vivent dans une ambiance d'invective réciproque qui risque de durer. Mohamed Belbachir avait remplacé Mohamed-Tahar Benbaïbèche, ancien secrétaire général du RND, lorsque ce dernier avait décidé de cautionner la candidature de Hamrouche contre l'avis des autres responsables du parti qui avaient opté pour le candidat indépendant Bouteflika. Benbaïbèche avait perdu et le RND et l'Onec. Il est toutefois remplacé à l'Onec par un autre militant du RND. Aujourd'hui, le FLN compte reprendre les organisations satellites qui gravitaient autour de lui quand il était aux commandes. L'Onec représente avec l'ONM l'âme des organisations de masse de par leur poids moral. Elles constituent en grande partie la famille révolutionnaire. Les autres organisations, telles l'Unja, l'Unfa, l'Ugta constituent son ossature. D'où l'inquiétude du FLN à reprendre les grandes organisations en prévision des prochaines échéances électorales. Les cas de l'Ugta et de l'ONM risquent de connaître les mêmes bouleversements dans les prochains jours.Tayeb Houari avait assisté sans broncher à toutes les manoeuvres qui avaient secoué l'Onec. Il était quasiment l'unique militant du FLN dans le secrétariat national. Il avait refusé de rejoindre le RND au moment de sa création en 1997 malgré la grande pression exercée sur lui. Le FLN l'avait récompensé lors du dernier congrès en l'introduisant dans le comité central. Houari était en quelque sorte l'oeil du FLN à l'Onec. Mais depuis qu'il est élu député, dans l'Assemblée actuelle, il a retrouvé les anciens réflexes. Désormais, il veut en découdre avec Belbachir. Le cas de l'ONM est beaucoup plus facile pour le FLN. Le secrétariat national est à majorité FLN. Par conséquent, le FLN prendra l'ONM quand Benflis le décidera. Il faut rappeler que le congrès de l'ONM a ajourné sa date initiale. Il y a enfin le cas de l'Ugta, dont un militant, Badreddine, est en train d'émerger grâce au débat sur la privatisation de Sonatrach. C'est dire que le FLN compte reconquérir le terrain perdu. L'administration avait sévèrement sanctionné Mehri qui avait installé le FLN dans l'opposition. Ses successeurs semblent avoir réussi à effacer le passif.