les dispositions prévues pour l'exportation de ce produit seront adaptées aux autres produits agricoles d'exportation. Ministre de l'Agriculture depuis janvier 2000, Saïd Barkat révolutionne son secteur qui se prépare pour l'adhésion à l'OMC. Ayant conçu et lancé le Plan national de développement agricole, qui n'est pas loin de boucler sa troisième année, il a, aujourd'hui, les faveurs du gouvernement avec plein de mesures d'encouragement. Car pour répondre à la logique de marché, les autorités sont, aujourd'hui, convaincues de l'introduction des cultures en adéquation avec le savoir-faire traditionnel des paysans, le climat et la nature des sols. Dans cette optique, «la concurrence, qui découle des accords commerciaux avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'OMC, nous obligera à nous adapter. Ce sera un facteur positif», a déjà assuré le ministre. C'est ce qu'il semble confirmer, aujourd'hui, en lançant l'agriculture biologique dont la datte sera l'ambassadrice par excellence. Les nouvelles mesures prévoient également que l'aéroport de Biskra, le poste de Debdeb, dans la wilaya d'Illizi, ainsi que tous les aéroports du Sud seront agréés pour l'exportation des dattes. Le ministre a annoncé, par ailleurs, que les dispositions prévues pour l'exportation des dattes seront adaptées aux autres produits agricoles d'exportation. Dispositions qui répondent aux conditions prévues dans le cadre de l'OMC. L'Algérie dispose de 122.600 ha de palmeraies, dont 44.000 de la variété «Deglet nour» de qualité supérieure. Les prévisions de la récolte de cette année pourraient atteindre des chiffres record, avec 510.000 t, d'une valeur de 30,6 milliards de dinars, équivalant à 368,6 millions dollars US. Sachant que 5 kg de dattes équivalent à un baril de pétrole. Une cellule de suivi est créée au niveau du ministère de l'Agriculture pour l'exportation de la datte et un guichet unique y est ouvert pour le traitement des dossiers. Toutes les commissions tiendront leurs réunions jusqu'au 20 novembre. Toutes les mesures annoncées par le ministre sont à prendre non comme un soutien au prix, mais comme un encouragement à l'exportation du produit, aux plans du transport, des finances et du commerce. Mesures qui répondent aux conditions prévues dans le cadre de l'OMC. Désormais l'exportation de la datte algérienne, Deglet nour et autres variétés s'effectuera à partir de trois ports : Alger, Oran et Skikda. Ces derniers seront dotés de structures de contrôle phytosanitaire et autres mécanismes de contrôle. Un dispositif qui vient mettre un terme au bradage de ce produit et à la désorganisation qui règne dans ce créneau générateur de devises hors hydrocarbures. «Il est anormal que les unités de transformation locales soient fermées et que la datte, à l'état brut, soit exportée pour être transformée et conditionnée sous d'autres cieux, pour nous être fourguée ensuite au prix fort sous un label étranger», a fait remarquer Saïd Barkat. Bientôt, le monde saura que les meilleures dattes de la planète proviennent d'Algérie. La datte, véritable don d'Allah, connaîtra alors son plein essor sur les marchés mondiaux. La «baraka» de Saïd Barkat y aura été pour quelque chose.