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Authenticité et progrès
LE RÔLE DE L'ECOLE
Publié dans L'Expression le 05 - 05 - 2011

Harmoniser des connaissances traditionnelles et la science moderne est le bon chemin.
Dans le monde moderne, la fonction de l'école dans le domaine de la culture de l'éveil, du savoir et du civisme est majeure. L'Ecole a pour but de former un citoyen capable d'assumer sa responsabilité dans le bon comportement civique, d'être créatif et porteur de valeurs communes, nationales et universelles. En somme, articuler l'authenticité et la modernité.
Harmoniser des connaissances traditionnelles et la science moderne est le bon chemin. À l'heure de la crise de la mondialisation et de la dictature du Marché, cet impératif doit permettre à toutes les générations et à l'ensemble des couches sociales de se sentir concernées par la question globale du développement, donc par leur avenir.
La connaissance multiforme
L'objectif est de sortir des pesanteurs de la culture matérialiste, de l'irresponsabilité et de favoriser l'autonomie d'un individu complet, à même d'aider à préserver et faire avancer l'identité et le sens de l'universel. L'autonomie de l'individu et sa formation scientifique passent par le savoir et la connaissance multiforme.
Le local n'a de sens valide que s'il s'inscrit dans le savoir universel. Tout comme le savoir moderne est insuffisant s'il ne tient pas compte des racines, de la mémoire et du patrimoine d'une société. Il est peu aisé d'énoncer et lier de tels concepts différents: autonomie, universel, tradition, civilisation, modernité, alors que leur sens et réalité sont encore à venir, c'est-à-dire si peu compris dans l'état actuel. L'idéal est de les conjuguer, les articuler, les lier sans les opposer.
Durant ces derniers siècles, le citoyen, source de développement pour son pays, devait acquérir des compétences, une culture et une éducation de trois types: générale, scientifique, technologique et civique. Nous l'avons vu avec Averroès, le moteur central est la raison: elle doit oeuvrer sans condition afin de prémunir les personnes et la société contre les mythes, l'ignorance, les visions sectaires, subjectives, qui entravent l'épanouissement de l'individu comme le développement de la collectivité, et suscitent les dérives néfastes de toute nature. Aujourd'hui, chacun peut comprendre qu'authenticité et progrès doivent êtres inséparables.
Le savoir et la connaissance, la capacité d'objectivité fondée sur la raison critique, créative, constructive et vigilante, ouverte sur la marche du temps, le rapport à l'autre différent, perçu comme naturel pour l'existence de chacun, le sens du discernement et le civisme, tout cela a relativement favorisé l'essor sans précédent du progrès, notamment du droit, de la sociabilité et de la techno-science. Reste à garder une mémoire vivante.
Aux trois dimensions de culture générale, de compétence scientifique et d'éducation civique, s'ajoute la nécessité d'une pensée réfléchie, d'une philosophie présente dans la vie pour assumer la culture de l'éducation. Il ne suffit pas de se former au savoir, il faut produire du savoir. Pour ce qui concerne l'école, il s'agit de moderniser, de réformer, d'adapter les programmes et les enseignements pour qu'ils répondent à la fois aux normes universelles du savoir, de l'éducation civique, de la culture et aux valeurs spécifiques de la nation. L'école a une part de responsabilité.
Aujourd'hui, comme tous les autres secteurs de la vie sociale, l'école doit s'efforcer de faire son travail, c'est-à-dire de faciliter à la jeunesse leur héritage culturel et l'apprentissage de l'esprit critique en formant des têtes bien faites, plus que des têtes bien pleines, afin de pouvoir, en permanence, renouveler leurs connaissances, en termes inventifs et créatifs.
Fidélité aux racines
L'évolution constante des métiers et la complexité de la réalité obligent d'ailleurs, à acquérir des méthodes plus que des contenus. En ce sens, dans le monde, si la crise est morale, c'est qu'il n'y a pas assez d'écoles et d'universités qui répondent pleinement à tous les besoins, culturels, économiques, spirituel et sociaux, dans tous les sens des termes, dignes de ce nom.
Il y a dans le monde, aujourd'hui, une crise des sciences, notamment sociales et humaines, de par le cloisonnement. Pour affronter avec force et courage les difficultés du monde moderne, il y a lieu d'apprendre aux jeunes à être à la fois capables de savoir, de savoir-faire, de discernement, d'objectivité, de vigilance et de fidélité à leurs racines.
Théoriquement, c'est à l'université avant tout que la connaissance doit être conçue, afin que les élites éclairent les jeunes et répondent aux besoins de la société. Négligeant le dialogue, la patience, les valeurs éthiques et morales, le discours dominant des sociétés de consommation, dans le climat de la mondialisation de l'économisme, pousse au déséquilibre, à l'isolement et à la facilité stérile et éphémère.
Tout cela, avec les effets de la rupture entre les dimensions de l'existence, conduit au relâchement des liens sociaux fondamentaux - même si ces notions sont à tort traitées de conservatrices et de «vieux jeu» -, à l'abandon des valeurs de l'échange, de l'hospitalité et à l'incapacité d'atteindre l'universel commun. L'exploitation d'une opinion désemparée, sans vraie relation humaine, en est facilitée. Sur le plan spécifique à l'école, la révision des programmes scolaires, la formation des formateurs et la mise à leur disposition de moyens conséquents, que la nation doit concéder, sont à même de relever les défis. Cela doit tendre à former un citoyen se gardant de tout excès, attaché à ses racines, ouvert sur la marche du temps, responsable de ce qu'il dit et de ce qu'il fait: une partie des problèmes du développement en serait alors résolue. Acquérir le savoir scientifique est incontournable, reste à forger un citoyen équilibré, civique et éduqué. Le premier niveau est interne; il s'agit de développer les programmes des écoles et institutions d'enseignement, de formation, de recherche pour favoriser l'apprentissage de la pensée constructive. Le système éducatif doit pouvoir répondre à cet impératif. Pour ce faire, il faut une préparation pédagogique. Afin d'intégrer objectivement le savoir complet à l'école et à l'université, il y a lieu de développer et généraliser, en sciences sociales et humaines, les thèmes modernes et fondamentaux de la logique et des valeurs éthiques.
Alors qu'elles constituent un des instruments majeurs de formation de la pensée moderne, la place des sciences humaines et sociales, la logique, l'éthique et la philosophie, reste étroite. Certains volets des sciences sociales, humaines peuvent être élaborés en collaboration avec les structures spécialisées de l'Unesco.
Ce premier niveau est donc celui du contenu scientifique, de la formation au sens le plus général.
Le deuxième niveau est celui de l'intégration de l'éducation de la culture, des valeurs morales et du patrimoine. Cela concerne encore les sciences sociales et humaines.
La présentation de ces questions doit être adaptée aux niveaux, aux âges et à l'évolution. Un des problèmes de l'enseignement est d'une part, celui de l'équilibre entre les sciences exactes et sociales, d'autre part, la faiblesse de la connaissance de soi et des autres cultures et traditions.
Une symbiose est à trouver. Le cloisonnement n'est pas une solution, car c'est le pluridisciplinaire qui est fécond et utile. Cela n'empêche pas la spécialisation. Les programmes des différentes matières citées doivent donc consacrer des chapitres et des horaires à l'apprentissage des questions se rapportant à la méthodologie et à la culture générale en permettant de distinguer et de raisonner.
La langue arabe définit le savoir par le mot îlm, au sens de logique scientifique, et la connaissance comme maârifa au sens de connaissance liée au mystère, à l'invisible, à l'au-delà. C'est une différence sans opposition ni dévalorisation de l'un ou de l'autre. Ils sont complémentaires.
Le pluridisciplinaire
La sensibilisation des masses, de chaque citoyen au respect des valeurs communes, de l'engagement à assumer ses devoirs et à respecter les droits d'autrui, voilà une tâche constante. Le civisme, l'éducation et la solidarité sont les maîtres mots du citoyen instruit et cultivé. Le citoyen a pour devoir de pratiquer ces valeurs, d'adhérer à ces niveaux, à ces principes et à des valeurs supérieures d'élévation de la condition humaine. Dans le monde actuel, on doit corriger dans ce domaine le désengagement ou l'oubli vis-à-vis des repères traditionnels, vu la perte de repères et de rapport vrai au savoir. Par l'élévation du niveau de culture et de conscience, on peut renforcer la cohésion, au service des intérêts généraux, et de favoriser le développement, sur la base d'une éducation pleine de noblesse, éveillée, lucide et logique. L'enseignement de la philosophie, de l'histoire, de l'éducation civique et des Arts, matières liées à la citoyenneté et la sociabilité, doit, notamment avoir pour but la sensibilisation de chacun au respect des biens communs et d'autrui. Un pays culturellement, économiquement, socialement développé et un peuple éduqué permettent de réaliser, dans l'intérêt de chacun, une civilisation.
Le développement des compétences et l'élévation du niveau de culture générale, scientifique, technologique, civique sont des remparts et sources de bienfaits. Ils permettent de réaliser l'équilibre entre les droits et les devoirs du citoyen, sous l'égide de la puissance publique. Marier authenticité et progrès c'est possible. L'Ecole peut et doit contribuer à ce noble objectif, d'autant que la jeunesse est assoiffée de savoir et de connaissance.
(*) Professeur des Universités


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