«Nous n'avons ni cantine ni transport, il n'y a pas d'eau potable et pis encore, les toilettes de l'entreprise sont bouchées.» Rien ne va plus à Hyundai Motors Algérie. Chaque jour a son lot de peine. Pas moins de 240 travailleurs de ce concessionnaire, sur un total de 370 sont en grève illimitée. Les employés rien que pour les deux parcs, à savoir celui de Dar El Beïda et celui de Oued Smar et du Ruisseau à Alger, comptent poursuivre leur mouvement de grève, entamé depuis lundi 2 mai, «jusqu'à satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles», a déclaré à L'Expression un membre du syndicat de Hyundai. L'augmentation des salaires demeure la revendication primordiale du personnel en grève. Notre interlocuteur, joint hier par téléphone, a affirmé que le salaire de certains travailleurs est en dessous du Snmg (Salaire national minimum garanti). Dans son témoignage, il a ajouté que la quasi-totalité des services sont paralysés. Il cite, entre autres, les services commercial, technique et celui du marketing. Le début de ce conflit opposant les travailleurs à la direction générale remonte à trois ans, à se fier aux dires de notre interlocuteur. En guise d'arguments, il a précisé que suite à des réunions avec le P-DG, «des augmentations de salaire nous ont été promises d'autant plus que Hyundai, affiliée à Cevital, a une bonne santé financière. Depuis, on n'a rien vu», regrette le membre du syndicat. Déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation, les 240 travailleurs, selon notre source, attendent la réaction du P-DG, Omar Rebrab. «C'est à lui de chercher les raisons de ce mouvement. La balle est dans son camp. Nous, nous avons toujours été favorables au dialogue», ajoute le représentant du syndicat. Un mécanicien de l'entreprise qui a rejoint le constructeur en 2003, a affirmé que «la situation est insoutenable». Ayant huit ans d'expérience à son actif rien que chez HMA, son salaire de base est de 10.070 DA par mois, soit un net de 19.000 DA. «Chez les concurrents, des mécaniciens ayant un diplôme identique au mien perçoivent un salaire de 40.000 DA». Un autre employé, magasinier de son état, soutien, que depuis 2006 son salaire n'a pas été augmenté. Ce ne sont pas les seuls à se plaindre. A entendre les travailleurs, l'on comprend qu'il ne s'agit pas d'un seul problème mais plutôt des conditions de travail qui sont déplorables. Qu'en on juge par les propos de ce travailleur: «Nous n'avons ni cantine, ni transport, il n'y a pas d'eau potable et pire encore, même les toilettes de l'entreprise sont bouchées». Malgré toutes les entraves, les travailleurs de cette entreprise se disent déterminés à arracher leurs droits. «Nous n'allons pas nous taire», appuient-ils, soulignant que l'Inspection du travail a été saisie pour qu'elle se penche sur cette situation déplorable qu'ils endurent depuis des années. La tentative de conciliation entamée le 20 mars dernier n'a pas été fructueuse et de ce fait, le dossier sera transmis à la justice. «Nous comptons ester cette entreprise afin de défendre nos intérêts légitimes», affirme un syndicaliste. Par ailleurs, il convient de rappeler que des travailleurs, comme l'a rapporté le quotidien francophone le Temps d'Algérie, ont précisé que la direction générale de HMA s'est abstenue de tout commentaire en l'absence du directeur général, Omar Rebrab, en mission en Corée du Sud.