Les travailleurs du concessionnaire Hyundai, représenté par le groupe Cevital en Algérie, ne décolèrent pas. Ils exigent une prise en charge réelle et immédiate de leurs revendications socioprofessionnelles. A savoir une augmentation des salaires selon les normes en la matière, mais aussi l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles telles que le transport et la cantine. Les travailleurs de Hyundai Motors Algérie (HMA) sont plus que jamais déterminés dans leur mouvement, selon l'un des mécaniciens de l'entreprise qui a rejoint le constructeur en 2003, qui soutient : «La situation est insoutenable, nous sommes vus par Omar Rebrab comme des esclaves. Je suis un technicien en mécanique automobile, j'ai 8 années d'expérience rien que chez HMA et mon salaire de base est de 10 070 DA par mois, soit un net de 19 000 DA, alors que chez nos concurrents, des mécaniciens comme moi perçoivent un salaire de 40 000 DA.» Un autre employé de HMA, magasinier révèle : «Depuis mon intégration dans cette entreprise, en 2006, aucune augmentation de salaire n'a été accordée aux employés. Plus que ça, nos missions en dehors de notre lieu de travail ne sont pas prises en charge par l'entreprise. Nous n'allons pas nous taire.» La direction générale de HMA s'est abstenue de tout commentaire en l'absence du directeur général, Omar Rebrab en mission en Corée du Sud. «Le directeur général a demandé depuis ce pays la liste des employés grévistes. Il l'a eue et a décidé de licencier tous ces travailleurs», a souligné un autre employé de la marque automobile.
Les sites du groupe HMA sont paralysés à travers tout le pays Les employés font état de 250 personnes en grève sur un total de 370, rien que pour les deux parcs, à savoir celui de Dar El Beïda et celui de Oued Smar et du Ruisseau à Alger. La situation des travailleurs de HMA est des plus «lamentables et catastrophiques», selon un agent. Et d'ajouter : «Nous n'avons ni le transport, ni la cantine, ni même de l'eau potable. Pis, les toilettes de l'entreprise sont bouchées et M. Rebrab n'a pas trouvé mieux à faire que de ponctionner 50 DA à chaque travailleur pour réparer cette panne. Où sommes- nous ?» Le droit à la grève qui est un droit constitutionnel est banni par ce DG qui a renvoyé un mécanicien pour avoir réclamé le droit de grève. « Le travailleur en question a réclamé, au nom des autres travailleurs, le droit à la grève et quelques jours après il est licencié. Sa femme a été également mise à la porte, alors qu'elle n'a rien à voir puisqu'elle dépend d'un autre service», a indiqué le mécanicien. L'inspection du travail a été saisie par les travailleurs pour une intervention urgente dans ce qu'ils appellent «l'exploitation humaine à outrance chez HMA». Chose faite par l'inspection du travail qui a tenté en date du 20 mars dernier de concilier les deux parties protagonistes, mais sans succès, vu que les deux parties campent chacune sur ses positions. Les travailleurs de Hyundai Motor Algérie ne comptent pas en rester là. Ils comptent saisir la justice pour un procès contre l'entreprise de Rebrab afin de défendre leurs intérêts légitimes.