Le processus de désarmement a été lancé par l'arrivée de la délégation de l'ONU. Conduite par Hans Blix, chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU, la délégation onusienne forte de 30 personnes est arrivée hier à Bagdad, accompagnée par Mohamed El-Baradéï, directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). La délégation de la Mission des Nations unies de contrôle, de vérification et d'inspection (Cocovinu) entre, dès aujourd'hui, dans le vif du sujet par une première évaluation de l'état des lieux. Il s'agit, pour Hans Blix, de déterminer une méthode de travail avec les Irakiens. Bagdad a invité avant toute chose aux inspecteurs en désarmement à «respecter la dignité et la sécurité du pays», Saddam Hussein réaffirmant, par ailleurs que l'Irak «ne détenait plus d'armes de destruction massive». Les Irakiens demandent en outre que «le travail de la Cocovinu et de l'Aiea doit se faire conformément à la Charte des Nations unies et la loi internationale». De fait, cette première semaine de présence des inspecteurs onusiens en Irak sera surtout consacrée à l'élaboration de la liste des sites à inspecter, celle des documents ou archives que Bagdad doit remettre aux inspecteurs, enfin le calendrier de travail des inspecteurs, lesquels doivent, en principe, entamer leur mission à partir du 27 novembre prochain. Selon la résolution 1441 d'ailleurs, Bagdad a jusqu'au 8 décembre prochain «pour remettre une liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la production d'armes de destruction massive». Dans ce contexte, le directeur de l'Aiea, Mohamed El-Baradéi, avertit: «Nous n'accepterons pas le ‘'non'' comme une réponse». Plus mesuré, M.Blix indiqua à son arrivée dans la capitale irakienne: «La situation est tendue en ce moment, mais c'est une nouvelle occasion pour l'Irak de désarmer (...) Nous sommes ici pour mener une inspection qui soit crédible, une inspection qui soit dans l'intérêt de l'Irak et de celui du monde», déclare le chef des inspecteurs de l'ONU. Malgré le fait que le vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz ait réaffirmer la volonté de son pays «de coopérer avec les Nations unies» réitérant que l'Irak «assurera (aux inspecteurs) un accès immédiat (aux sites qu'ils souhaitent examiner)», le scepticisme reste de mise et peu d'observateurs et singulièrement les Etats-Unis croient à la sincérité des dirigeants irakiens d'ouvrir tous leurs et de dévoiler leurs secrets aux inspecteurs de l'ONU. En tout état de cause le processus de désarmement de l'Irak est ainsi entamé avec la venue à Bagdad de la première équipe des inspecteurs en désarmement. Les prochains jours participeront sans doute à décanter la situation à exposer les réalités irakiennes.