Bagdad espère que l'embargo sera levé une fois qu'il aura satisfait aux contrôles des inspecteurs onusiens. Le programme “pétrole contre nourriture” est loin d'avoir réglé tous les problèmes. C'est le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui a saisi le conseil de sécurité pour demander à ses membres de ne pas oublier “l'effroyable situation humanitaire du peuple irakien. Il a présenté un rapport sur le programme “pétrole contre nourriture”, que devait examiner le conseil hier, dans lequel il a souligné que beaucoup reste à faire malgré de légères améliorations. Pour rappel, ce programme a été mis en place en décembre 1996, pour diminuer l'impact de l'embargo sur la population civile irakienne. Les membres du conseil de sécurité discuteront demain, après étude du rapport du secrétaire général, d'éventuelles mesures pour améliorer le fonctionnement le programme “pétrole contre nourriture”. Kofi Annan a conclu en appelant le gouvernement irakien à faire preuve d'ouverture pour résoudre les difficultés et le désaccord persistant. il a également demandé au Conseil de sécurité de prendre les dispositions nécessaires et appropriées en réponse aux mesures positives que Bagdad prendrait. Ceci intervient en marge de l'arrivée en Irak du chef des inspecteurs onusiens, Hans Blix, et du directeur général de l'agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed El Baradei, accompagnés d'une vingtaine d'inspecteurs pour préparer la reprise du processus de désarmement. Blix s'est montré très conciliant en annonçant que des progrès sont constatés à l'issue des entretiens qu'il a eus avec les autorités irakiennes sur les modalités de la reprise des inspections. “Nous sommes ici pour mener un travail et nous le ferons de façon professionnelle et avec compétence”, a affirmé, Hans Blix, à son arrivée dans la capitale irakienne. Selon lui, l'inspection sera faite “dans l'intérêt de l'Irak et de celui du monde”. Le responsable des inspecteurs a surtout insisté sur le rôle des autorités locales pour la réussite de la mission en déclarant : “Le succès de notre mission dépend de la pleine coopération de l'Irak et d'une transparence totale de sa part.” Côté irakien, tout laisse croire que Bagdad est disposé à aider la mission onusienne. L'ambassadeur irakien à Moscou a même fait comprendre que son pays est pressé pour voir cette situation se régler rapidement. M. Abbas Khalef a déclaré que l'Irak “a tout intérêt à ce que la question (désarmement) soit réglée le plus rapidement possible afin de permettre la levée des sanctions économiques”. Les propos sont corroborés par le représentant de Bagdad à l'ONU, Mohamed Al Douri, qui ne laisse aucun doute sur la totale coopération de son pays avec les inspecteurs de l'ONU dans l'espoir d'éviter une attaque militaire américaine. À signaler que Washington n'a pas manqué de qualifier l'attaque par la DACA irakienne contre les avions américains et britanniques avant-hier et les jours précédents dans les zones d'exclusion au nord et au sud de l'Irak, de violation de la résolution 1441. C'est une manière pour les Etats-Unis de faire monter la pression, qui ont fait part de leur septicisme face aux propos apaisants des dirigeants irakiens. K. A.